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Au cœur du tourbillon

L'art de la nouvelle

(c) Sonia Geraci/ActuSF

Un tourbillon de quatre jours, tout va trop vite, trop de visages, trop peu de temps à consacrer à chacun, mais le propre de ce tourbillon-là, c’est de vous faire vous sentir plus vivant que jamais. Des Imaginales intenses, comme souvent, peut-être encore plus. Une somme de petits moments, de fous rires, de retrouvailles et de rencontres, qui vous laisse après coup tout un patchwork d’images et d’émotions. On discute autour des tables, autour d’un livre, autour d’un verre, on pense forcément aux absents (les noms de Graham Joyce et de Gudule furent souvent prononcés), on apprécie d’autant plus intensément la présence des copains qui sont bien là, de ceux qu’on connaît depuis quinze ans aux petits nouveaux qui font déjà partie de la famille.

Souvenirs en vrac de ces Imaginales : un ping-pong verbal en table ronde avec Sylvie Lainé sur le thème de la nouvelle, où l’on multiple les métaphores à base de Tardis, de Tetris et de bains de mer. Une échange passionnant et chaleureux autour des questions de genre et d’identité sexuelle avec Estelle Faye, Carina Rozenfeld et Samantha Bailly, que j’apprécie beaucoup toutes les trois mais avec qui je n’avais jamais partagé de tables rondes. Un petit déjeuner avec Francis Berthelot, des retrouvailles chaleureuses avec Christopher Priest, des discussions avec des lecteurs croisés sur le Net et dont je découvre enfin le visage. Des rencontres intenses avec trois groupes de collégiens qui me remettent leurs dessins, surprenants et émouvants, inspirés par mes nouvelles. Des échanges sur le thème « Lionel, ce héros » avec des collègues tout aussi bluffés que moi par l’aisance de Lionel Davoust lorsqu’il joue les interprètes. Une approche timide de l’adorable Kim Newman, dont j’avais traduit la novella « Andy Warhol’s Dracula » à mes débuts, pour découvrir à ma grande surprise qu’il me situe très bien.

Magic Mirror

(c) Sonia Geraci/ActuSF

Et puis les mots touchants des lecteurs, qui passent parfois simplement donner leur avis sur une table ronde ou sur un livre acheté l’année précédente. Des dédicaces demandées à mon tour : à Sylvie Lainé, Estelle Faye, Kim Newman et puis à Karine Gobled sur son Guide de l’uchronie, lectrice de longue date devenue depuis une amie. Une remise des prix où l’on se réjouit pour les copains qui montent sur scène, où l’on verse une larme lorsque Stéphane Marsan rend un bel hommage à Graham Joyce disparu l’an dernier. Une découverte lorsque je feuillette par curiosité L’étrange cabaret de ma voisine de dédicace Hélène Larbaigt et me retrouve soufflée par son style graphique original. Et la fatigue qui s’accumule, et le pincement au cœur à l’heure de quitter les lieux et les gens, et le trajet en train qui prend toujours des allures de retour de colo.

On rentre des Imaginales avec l’impression d’aimer la terre entière, l’envie de faire des déclarations dégoulinantes de petits cœurs. Ces quatre jours m’auront rappelé pourquoi j’ai souvent eu l’impression, dans le milieu de l’édition de l’imaginaire, d’être non seulement en famille, mais d’avoir enfin trouvé ma place dans le monde.

On prolonge la fête le lendemain dans les locaux de Bragelonne pour une dédicace en plus petit comité où je retrouve avec plaisir Kim Newman, Brent Weeks, Manon Fargetton et Alice Scarling autour d’une assiette de petits fours. Alice et Manon jouent à celle qui aura le plus joli coffret de matériel à dédicaces (stickers et tampons encreurs), Kim dessine des smileys vampires absolument trognons, Brent prend des poses effrayantes avec le canard-vampire du forum AB F&A, et j’apprends à dessiner des petits squelettes en bas des pages. Une journée ordinaire chez Bragelonne.

Il y aurait tant d’autres noms et tant d’autres moments à citer. Un immense merci à tous : les amis, collègues, lecteurs, blogueurs, collégiens et enseignants, l’équipe des Imaginales pour son accueil et son travail acharné, depuis les organisateurs jusqu’aux libraires et bénévoles aux petits soins, et puis l’équipe Bragelonne qui s’occupe toujours si bien de ses auteurs (mention spéciale à Fanny Caignec et à l’irremplaçable Leslie Palant). Les métiers de l’édition ne sont pas les plus faciles et les plus reposants qui soient, mais ces moments-là sont de ceux qui nous rappellent pourquoi tout ça en vaut la peine.

After chez Bragelonne

(c) Valérie Revelut/Onirik

Merci à Sonia Geraci d’ActuSF pour les photos des Imaginales et à Valérie Revelut d’Onirik pour celle de la dédicace chez Bragelonne. ActuSF a commencé la mise en ligne des tables rondes des Imaginales, parmi lesquelles “L’art de la nouvelle”, “Le fantastique français” et “Corps mutant, genre fluctuant” auxquelles je participais.

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Retour des profondeurs spinaliennes

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Que dire de ces Imaginales qui n’ait été dit les années précédentes ? On en rentre toujours aussi crevé, toujours aussi ravi, regonflé à bloc par les rencontres, les retrouvailles, les échanges et les fous rires (partager une table de dédicaces avec Lionel Davoust, Sylvie Miller et Philippe Ward incite rarement à la morosité). On rentre la tête remplie de souvenirs et de moments qu’on garde précieusement, d’échanges avec des lecteurs, de petits cadeaux reçus et de bonnes nouvelles. Je n’entrerai dans les détails que lorsque tout sera officiel, mais la sortie de mon prochain recueil semble se préciser pour début 2014.

 

Et puis il y a eu cette grande première le jeudi soir avec le concert/lectures donné par The Deep Ones. Ce fut un très beau moment malgré les problèmes techniques de dernière minute, le froid polaire qui régnait sous le Magic Mirror, le trac paralysant du tout début et l’incertitude : malgré les échanges à distance et les préparatifs, nous n’avions pas eu l’occasion de répéter ensemble. Il pouvait se passer tout et n’importe quoi, surtout n’importe quoi d’ailleurs, mais l’alchimie a pris très vite malgré quelques tâtonnements. Il y aura des ajustements nécessaires pour les prochaines représentations, un équilibre à trouver, mais en l’état, il s’est déjà passé quelque d’assez fort et les retours du public ont été très enthousiastes. J’ai eu du mal à entrer dans mon premier texte, un extrait de ma nouvelle « Langage de la peau » qui nécessitait une émotion difficile à retrouver avec le trac, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à lire « Les Sœurs de la Tarasque » et le « Trois singes » de Laurent Kloetzer (extrait repris dans Anamnèse de Lady Star de L.L. Kloetzer, roman complexe et ambitieux à l’écriture envoûtante dont je vous reparlerai sans doute une fois ma lecture terminée). Merci aux courageux qui ont bravé le froid pour venir nous écouter jeudi soir. Et merci à mes camarades de jeu – Ghislain Morel, Lionel Davoust, Patrick Eris, Sire Cédric, Nathalie Dau, Fred Merch et Christophe Thill – pour ce joli moment partagé.

 

Il y aura, comme je le disais plus haut, d’autres représentations que j’annoncerai en temps et en heure. Pour ceux qui voudraient se faire une idée du projet, un enregistrement de cette première soirée est disponible sur cette page. Une page Facebook vient également d’être créée pour vous tenir informés de la suite du projet.

 

Et pour ne pas faillir aux traditions, quelques portraits volés lors de ces quelques jours à Epinal :

 

Philippe Ward

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Stéphane Marsan et Pierre Pevel

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Manon Fargetton

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Lionel Davoust enchaîné à une pile d’anthologies en attente de signature

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Nicolas Fructus dans ses oeuvres

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Anne Fakhouri et Jean-Claude Dunyach

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Estelle Faye

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Mathieu Gaborit

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Les Profonds prennent la route

Bouclage de traduction précédant un bouclage de valise, où l’on se demande combien d’imperméables emporter et quelle robe s’assortit le mieux aux bottes de caoutchouc. En d’autres termes : Epinal J-1. Je serai aux Imaginales du jeudi après-midi au dimanche soir. J’y participerai à deux tables rondes (« Le fantastique » le samedi, « Un dernier pour la route » le dimanche) et j’y présenterai une nouvelle au sommaire de l’anthologie toute neuve Coups de cœur des Imaginales parue chez ActuSF. La nouvelle s’intitule « Trois renards », on y croise des musiciens, des animaux, et une narratrice confrontée à un moment-clé de sa vie. ActuSF m’a d’ailleurs posé quelques questions à ce sujet.

 

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Demain soir, ce sera aussi l’occasion d’une grande première avec le concert du projet The Deep Ones, qui proposera des lectures sur fond d’improvisations musicales. L’idée étant que tous les participants, lecteurs ou musiciens, appartiennent au milieu de l’édition. J’ai fait hier quelques essais de lecture sur des suggestions de thèmes musicaux : l’expérience est encore plus grisante que je ne m’y attendais. Il y a aura des tâtonnements, bien sûr, sans doute des ajustements nécessaires, mais il devrait aussi se passer de belles choses.

 

Rendez-vous demain à 20h au Magic Mirror 2 pour ceux qui voudront tenter l’expérience. Les autres, à dans quelques jours ici même pour en reparler.

 

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