Blog : mars 2012 - page 2

Venezia (2) : les chats de Burano

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Aux antipodes de ce premier soir, il y a eu Burano. On m’avait beaucoup parlé de cette île aux maisons colorées, et puis j’avais en tête la chanson de Dominique A sur Auguri, à laquelle je pensais lorsque je galérais pour trouver ce fameux « bateau qui va à Burano ». Mais je n’imaginais pas bien le festival de couleurs pétantes que sont les maisons de l’île. Dans le centre touristique, on frôle l’overdose. Là encore, il suffit de s’éloigner un peu pour trouver un calme magnifique. Plus particulièrement si l’on traverse le pont de bois qui mène à Mazzorbo, de l’autre côté : personne en vue et l’impression d’être soudain ailleurs, au fin fond d’une campagne lointaine, mais certainement pas à quarante minutes de vaporetto de Venise.


L’île de Torcello toute proche, en revanche, m’a déçue. Une route, une église, pas grand-chose d’autre, mais surtout l’impression curieuse d’y étouffer au lieu d’y trouver ce calme que j’ai cherché ensuite à Mazzorbo. J’ai préféré m’en échapper très vite pour regagner Burano et m’attarder dans un bar pour lire au bord de l’eau. La nourriture y était quelconque, mais la vue apaisante. À Burano, il y a aussi des groupes de chats qui s’approchent des touristes tout en gardant leurs distances. Je n’en ai vu aucun à Venise, mais ils sont légion dans l’herbe de Burano.

 

 

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Venezia (1) : Suspiria by night

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Pour Noël, ma sœur avait eu la bonne idée de m’offrir Portugal, la très belle BD de Pedrosa, en sachant que le propos me parlerait. La BD évoque avec une grande justesse le rapport compliqué qu’on peut entretenir avec un pays dont un de nos parents est originaire, mais où l’on n’est pas né soi-même. Elle se termine lorsque le héros entreprend de retourner au Portugal pour la première fois de sa vie d’adulte et d’y découvrir le pays sous un jour nouveau et entièrement personnel.


Quand j’ai lu Portugal, j’étais déjà en train de planifier ce qui serait mon premier séjour en Italie depuis près de vingt ans. L’idée de visiter Venise en particulier me trottait dans la tête depuis longtemps. Parce que l’idée d’une ville construite sur l’eau me fascine, parce que j’ai un peu écrit dessus sans la connaître, et parce que c’était pour moi une ville neutre : je n’y connais personne, je ne l’ai visitée qu’une fois et je n’en gardais qu’un très vague souvenir. Conditions parfaites pour refaire connaissance avec l’Italie et me la réapproprier.

 

Je partais forcément un peu à la recherche de l’Italie de mes souvenirs d’enfance. Et comme il se doit, j’y ai trouvé tout autre chose. Même si les réminiscences me tombaient parfois dessus sans prévenir : devant des marques dont j’avais oublié l’existence, une vitrine de camées aux environs du Rialto, les avis nécrologiques affichés aux murs dans les rues, ou encore au moment de commander ma première glace en italien depuis vingt ans (amarena et fiordilatte).

 

 

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Ce que j’ai trouvé à la place ? Une ville fascinante et attachante que je n’attendais pas aussi protéiforme. Selon les moments et les quartiers, Venise offre des dizaines d’ambiances différentes. Le premier jour, j’ai détesté traverser le pont du Rialto au milieu de la foule ; trois jours plus tard, j’y passais un moment tranquille et agréable aux abords du marché. Quand on se lasse de la foule des coins les plus touristiques, il suffit de s’éloigner de quelques ruelles pour se retrouver dans un labyrinthe de murs étroits reliés par des cordes à linge. On m’avait conseillé de me perdre dans les ruelles ; je n’avais pas compris que lorsqu’on s’y perd, c’est littéralement. En bonne Parisienne habituée à naviguer à l’intuition pour retomber très vite sur une artère passante ou une station de métro, je ne compte plus les moments passés à errer d’une impasse à l’autre en cherchant désespérément à rejoindre les canaux et les arrêts de vaporetto. D’où une coïncidence cocasse qui m’aura fait tomber par hasard sur une librairie française tenue par un ancien Nancéen au cœur du quartier de Castello, alors que je cherchais un moyen de regagner mon hôtel. J’en suis repartie avec un tarot de Corto Maltese et l’impression d’un moment un peu irréel.

 

En cinq jours, s’il y a une chose dont je suis ravie, c’est d’avoir évité la traditionnelle visite de la place Saint-Marc au milieu de la foule. Au lieu de quoi, sur un coup de tête, je m’y suis aventurée le premier soir. Parce que le premier vaporetto dans lequel je suis montée s’y arrêtait, et parce que je voulais voir le Pont des Soupirs mis en scène dans ma nouvelle « La Cité travestie ». Entre le nom italien du pont (Ponte dei Sospiri), l’ambiance nocturne et le souvenir d’une scène du film, je me suis retrouvée à fredonner en boucle le thème de Suspiria, avec une impression d’extase qui frôlait l’hilarité franche. Un de ces moments qu’on vit parfois quand on voyage seul et qu’on a bien du mal à expliquer ensuite. Mais je me suis rarement autant amusée en voyage que ce soir-là, sur la place Saint-Marc quasi déserte, redevenue imposante après la tombée de la nuit. On a beau savoir qu’on n’est pas le premier touriste à avoir eu cette judicieuse idée, difficile de chasser l’impression de nouer avec les lieux un lien secret et  personnel. C’était ma place Saint-Marc ce soir-là, et mon Pont des Soupirs. Lequel n’a pas trop semblé m’en vouloir pour les crimes commis par le personnage de ma nouvelle.


 

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Kadath s’anime

Avant de déserter ces lieux pour cause d’escapade vénitienne, je vous livre un aperçu de l’adaptation numérique de Kadath actuellement en cours de développement, et dont nous avons pu voir la démonstration sur tablette il y a quelques jours. Le projet est développé par le studio Walrus en collaboration avec Mnémos. Inutile de vous dire à quel point nous étions emballés de voir « notre » Kadath s’animer sous nos yeux.

 

 

 

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Petites musiques de nuit

 

 

 

Expérience tentée récemment pour se ménager des plages d’écriture lors d’une semaine un peu chaotique : s’immerger dans une bande-son passée en boucle, non pas une sélection de chansons comme je le fais souvent, mais toute la B.O. d’un jeu vidéo. Et pas n’importe laquelle : la musique du mythique Silent Hill 2 composée par Akira Yamaoka, avec ses mélodies lancinantes au piano, ses ambiances à couper au couteau et son atmosphère onirique qui m’a, pour la première fois, rappelé celle de la bande-son de Twin Peaks. Deux villes de fiction où l’étrangeté fait loi. La nouvelle en question comportant quelques clins d’œil à Silent Hill, la bande-son s’y prêtait d’autant mieux. Parfaite pour s’immerger dans une ambiance fantastique, souvent hypnotique, souvent angoissante aussi.

 

 

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Autre bulle de sérénité au coeur du relatif chaos de la même semaine : Institut suédois, conférence de presse de l’excellent festival « Les Femmes s’en mêlent », Shara Worden alias My Brightest Diamond en showcase, petite fée malicieuse à la voix de diva et au talent ébouriffant. Croiser Shara lors du cocktail qui suit, essayer de lui dire sans trop bredouiller que sa chanson Be Brave a énormément compté, puis retourner timidement lui demander quelques photos posées avant de partir. Pas qu’elle soit impressionnante, Shara – c’est l’une des rares personnes que je puisse regarder en face sans devoir lever les yeux, et ceux qui connaissent mon gabarit comprendront ce que je veux dire. Mais enfin ce talent, cette voix, cette musique, ça intimide un peu.

 

My Brightest Diamond sera en concert le 28 mars à l’Alhambra, et ce sera parfaitement immanquable. A titre d’amuse-gueule, j’ai posté quelques photos sur le Cargo (showcase et portraits).

 

 

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Souvenirs de Perdide

Jour de grande tristesse pour les fans de BD, de SF, et tous ceux qui auront comme moi découvert L’Incal ou Le Garage hermétique à l’adolescence, ou passé leur enfance à regarder en boucle le superbe dessin animé de René Laloux, Les Maîtres du temps (sans bien en comprendre la fin et son paradoxe temporel, ce qui ne rendait l’ensemble que plus fascinant). Moebius est décédé aujourd’hui à l’âge de 73 ans. Il y a des artistes d’une telle envergure qu’on a du mal à se rappeler qu’eux aussi sont mortels.

 

 

 

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