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Amanda, you’re telling me a fairy tale

(Entrée postée sur MySpace le 25/06/08)

Je sais, je ne devrais pas être en train d’écrire une entrée de blog. J’ai du boulot en attente, une traduction à terminer (mais les finitions sont quasiment bouclées), une autre à faire avancer (ça ira mieux une fois l’autre traduction rendue), une nouvelle à terminer (je rame un peu, mais ça se construit petit à petit), j’ai perdu hier une journée de boulot à cause d’une interview dont je me souviendrai longtemps (voir ci-dessous) et ça fait deux semaines que je me promets de remettre à jour l’édito de mon site. Ce n’est pas tellement que je manque de temps (quoique), mais j’ai l’impression de me disperser. J’ai hâte d’avoir terminé tout ce qui n’est pas ma traduction en cours (Dime Store Magic de Kelley Armstrong) pour pouvoir m’y consacrer à fond. Le planning de signatures n’aide pas : j’adore ça, mais je ne peux pas m’empêcher de flipper en réfléchissant au nombre de jours de traduction que ça m’a fait perdre. Ça ira mieux quand j’aurai rendu cette traduction de Kelley Armstrong et que je pourrai souffler un peu.

Les signatures, donc… Très chouette week-end à Grenoble, chez Omerveilles, à l’occasion de la Fête de la Musique. Ambiance très conviviale, quoique un peu caniculaire (mon train ayant une heure de retard, je suis arrivée à Grenoble quelque peu ramollie par la chaleur). Quelques discussions très sympa avec des lecteurs (déjà, quelqu’un qui vient de me parler de ma nouvelle « Matilda » en me disant qu’elle lui a rappelé un concert de PJ Harvey, vous imaginez comme ça me fait plaisir). J’ai aussi récupéré sur place un exemplaire en anglais du Rose Madder de Stephen King que je n’ai pas encore lu. Et pour finir la soirée, une balade très sympa dans les rues de Grenoble en pleine Fête de la Musique avec Frédéric, le libraire, mon collègue traducteur Gilles Goulletet sa famille. On est montés en téléphérique jusqu’à la Bastille, ce qui n’a pas manqué de me faire marrer – pour la moi, la Bastille, c’est la place qui se trouve à dix minutes de marche de chez moi… Celle de Grenoble est très chouette, on y a une très belle vue de la ville. Par un soir d’été comme celui-là, c’était particulièrement agréable. J’essaierai de poster des photos sur MySpace et sur mon site dès que j’aurai un moment. Encore faut-il le trouver, le moment.

Prochaine étape : le salon du livre de Nice, de vendredi à samedi. Petit détail tout bête, c’est la première fois que je prendrai l’avion pour me déplacer en France – les seuls voyages en avion de ma vie d’adulte, c’était pour aller à Glasgow puis à Houston. Alors Nice, ça me fait bizarre. J’espère avoir un aussi beau temps qu’à Grenoble, je suis vraiment en manque d’ambiances de vacances estivales en ce moment. Les signatures suivantes, ce seront Kultima (le vendredi 4 et le dimanche 6 juillet, où je participerai aussi à des tables rondes) puis la librairie Labyrinthesde Rambouillet le 12 juillet. Ensuite, relâche en août (et là, j’ai les neurones qui crient « vacaaaaaaances » sur l’air du « braaaaaiiiiiiins » des zombies de série B).

 

Donc, le 21 juin, j’ai raté une journée organisée par mes potes du Cargo et qui avait l’air très sympa, mais je me suis fait la Fête de la Musique toute seule dans le train en m’écoutant en boucle le premier album des Dresden Dolls (et une bonne vingtaine de fois le tube Girl Anachronism dont je ne me lasse pas). Typiquement, c’est un groupe que j’ai découvert sur le tard avant de m’apercevoir que tout le monde autour de moi l’écoutait depuis un bail. Le Cargo leur avait déjà consacré une interview et plusieurs pages de photos. Moi, c’est mon amie Hélène qui m’a fait découvrir ça en décembre dernier et j’ai plongé à fond. Je me revois écroulée de rire à la première écoute de Coin-Operated Boy, dont j’adorais le côté absurde – avant d’écouter attentivement les paroles et de découvrir ce qu’il y a de poignant dans l’histoire de cette fille qui se console d’un chagrin amoureux en compagnie d’un automate. C’est typique de ce que j’adore dans les paroles d’Amanda Palmer : cette ambiguïté constante, cette capacité à écrire des textes qui parviennent à être drôles, tristes, inquiétants et/ou bizarres, tout ça à la fois. J’adore le son du groupe, ce mélange piano/batterie, j’adore la voix d’Amanda, son humour tordu, je suis bidonnée chaque fois que je lis son blog. En ce moment, j’écoute en boucle No, Virginia et je me marre en regardant le clip de Night ReconnaissanceAmanda Palmer et Brian Viglione kidnappent des nains de jardin pour faire des mises en scène. En bref, depuis six mois, je suis de plus en plus fan.

Vous imaginerez donc à quel point j’étais morte de trac hier matin à l’idée qu’à 11h30, j’allais interviewer Amanda Palmer dans un hôtel de Pigalle. Je crois que j’ai arrêté de flipper quand je suis montée à l’étage indiqué et que j’ai entendu sa voix à travers une porte fermée. Là, j’ai su que tout allait très bien se passer et que ce serait un très bon moment. Je crois que j’avais la trouille d’être déçue, comme souvent quand on rencontre des gens qu’on admire. Mais ce qui m’a frappée, c’est que je l’ai trouvée parfaitement identique à l’image que j’avais d’elle (peut-être en partie parce que j’avais vu une vidéo toute récente postée sur son blog et qu’elle y portait presque les mêmes vêtements). Le personnage est aussi marrant que je m’y attendais : très gentille et accueillante, très bavarde, elle parle vite et fort avec de grands gestes, imite des voix et jure comme un charretier avec beaucoup de classe. Je regrette qu’on n’ait pas pu filmer l’interview : je me marre vraiment en réécoutant certains passages, mais c’est beaucoup moins drôle à lire. On a un peu parlé entre autres de Twin Peaks (son album solo s’appelle Who killed Amanda Palmer ?) et de Neil Gaiman, et j’ai beaucoup aimé ce qu’elle disait en fin d’interview de son rapport à l’écriture de paroles et de l’interprétation qu’en font les gens. Résultat, j’ai passé le restant de la journée à retranscrire et traduire cet enregistrement de 26 minutes bien remplies.

L’interview est en ligne ici. Ça s’est un peu organisé à l’arrache, ça a failli tomber à l’eau, mais c’est un chouette souvenir. Je n’ai pas une grande expérience en matière d’interviews : j’en ai fait une poignée par e-mail, trois par téléphone (Maria Mochnacz, Lisa Tuttle et aussi Ken Low du groupe White Hotel), et trois seulement en face à face (Elysian Fields, Eleni Mandell et donc Amanda Palmer). Du coup, je me suis acheté lundi un dictaphone en catastrophe – question sur Twin Peaks oblige, je l’ai fatalement surnommé Diane. Je trouve l’exercice fascinant, ne serait-ce que par son côté imprévisible : on ne sait jamais quelles questions vont prendre ou pas, quelles pistes donneront les échanges les plus intéressants. Amanda m’a effectivement un peu surprise de ce point de vue, mais c’est vraiment un bonheur de l’interviewer. Maintenant, j’attends encore plus impatiemment son album solo à paraître en septembre et son concert à la Boule Noire le 23 octobre. En plus, la chanson Ampersand, dans la version live en écoute sur sa page MySpace, accompagne la rédaction de la nouvelle dont je parlais plus haut – le texte a été long à se débloquer et cette chanson m’a fourni l’un des déclics nécessaires.

Sur ce, je vous laisse, je suis en retaaaaaaaaard (réplique prononcée avec la voix du lapin d’Alice au pays des
merveilles
).

   

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