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Meet ze monsta

 

Nous sommes dimanche matin (14h, c’est encore l’aube) et je suis chez moi. Ça fait tout drôle. J’ai un peu pris l’habitude cette année d’être en vadrouille le week-end et de me réveiller le dimanche à l’hôtel à des heures pas possibles (genre 7h la semaine dernière à Liévin) pour aller retrouver les collègues et choper le petit déjeuner à temps. Donc, disposer de mon dimanche pour faire la grasse matinée, glander en écoutant de la musique, trier des photos, faire la cuisine, voire jouer à WoW, c’est très agréable. Peut-être même que je prendrai un moment pour m’occuper de mon site, la page de l’album photos des salons et celle de la collection de T-shirts attendent d’être remises à jour.

 

C’était donc hier que se déroulait le café littéraire organisé par l’association Muses et merveilles sur le thème des monstres. Déjà, je ne pouvais qu’être ravie du choix du Kata Bar. Je n’y étais allée que deux ou trois fois mais j’adore la décoration. Un bar où l’on croise un cercueil juste à côté des toilettes ne peut pas être fondamentalement mauvais. Je ne sais pas pourquoi, mais alors que je m’extasiais sur les chaînes accrochées aux mur et sur les tabourets au motif léopard en disant que ça me rappelait la déco de mon appart, on m’a regardée bizarrement. Quelqu’un a émis la suggestion que c’était parce que mon studio aussi est très sombre (je vous rassure, il ne l’est quand même pas à ce point, même si l’absence de lumière commence à me donner de sérieuses envies de déménagement). Franchement, vous ne trouvez pas une ressemblance entre ça :

 

 

Et ça ?

 

 


 


Note : le Kata Bar, ce sont les photos du haut, et mon appart celles du bas. Je précise au cas où. Le dragon m’a bien éclatée, il y a exactement le même dans les locaux de Bragelonne et je crois qu’ils viennent tous deux de l’ancienne librairie Arkham.

 

Le café littéraire lui-même s’est très bien passé. J’avoue qu’on appréhendait au début de nous retrouver à parler devant une salle quasi vide – ça fait partie des risques de ce genre d’événement, on a déjà tous connu ça. Mais la petite salle du sous-sol du Kata Bar était finalement plutôt bien remplie. L’endroit et la lumière créaient une ambiance vraiment particulière, parfaite pour parler de monstres. On a un peu tâtonné au départ avant de trouver nos marques, mais la discussion a bien décollé ensuite. On a pas mal parlé du « monstre » intérieur, du rejet de l’autre différent qu’il incarne, du fait qu’il soit finalement beaucoup plus rassurant de considérer le monstre comme totalement mauvais – une créature dangereuse et « pas comme nous » − plutôt que de nuancer les choses, voire d’essayer de le comprendre. Charlotte Bousquet parlait notamment de la figure du vampire et du fait qu’on puisse choisir d’adopter le point de vue de la proie, et le voir alors comme un monstre sanguinaire, ou au contraire son point de vue à lui : il est comme ça, c’est sa nature. J’ai aussi trouvé très intéressant d’écouter Alain Mathiot parler des monstres en tant qu’illustrateur, du fait de réfléchir à l’anatomie des créatures en étant obligé de respecter une certaine logique et de bien réfléchir aux détails. Je me suis fait la réflexion que c’était beaucoup plus facile pour nous, en tant qu’auteurs, de pouvoir décrire un monstre en quelques lignes allusives sans forcément rentrer dans les détails. J’ai été amenée à parler aussi de la femme-araignée qui apparaît dans une des nouvelles de Notre-Dame-aux-Ecailles, en expliquant que non seulement je ne sais pas pourquoi c’est une araignée qui s’est imposée, mais que je la trouve finalement plus belle que monstrueuse.

 

La soirée s’est poursuivie par le vernissage de l’exposition d’Alain Mathiot – je vous conseille vivement d’aller y jeter un œil, il y a de très belles choses. J’ai été impressionnée notamment par le jeu d’ombres et lumières qui créait un relief intéressant sur l’un des grands tableaux. Pour vous en donner une idée plus précise, vous pouvez jeter un œil à son blog. L’exposition se tiendra tout le mois d’octobre au Kata Bar (37 rue Pierre Fontaine, métro Blanche). Pour en revenir au vernissage, il a donné lieu à quelques moments surréalistes tandis que nous admirions la déco et les tableaux en buvant du punch. Un écran géant diffusait le Frankenstein de James Whale avec des sous-titres en russe, et quelle ne fut pas notre surprise de voir des personnages se mettre à danser en s’alignant précisément sur le rythme de la chanson qui passait. Ce qui prend tout son sel quand on sait qu’il s’agissait du Cannonball des Breeders. Très bon point au passage pour la musique diffusée au Kata Bar : moi, quand la première chanson que j’entends en remontant du sous-sol est Ain’t it strange de Patti Smith, suivie un peu plus tard par A forest de Cure, je suis sur un nuage. Je suis un être simple et facile à contenter. Enfin de temps en temps, après un verre de punch.

 

Plus tard dans la soirée, j’eus l’occasion non moins surréaliste de croiser le cousin Machin de la famille Addams, mais ceci est une autre histoire. J’ai des photos mais c’est top secret (à moins que la propriétaire du cousin Machin ne m’autorise à les dévoiler).

 

Un grand merci en tout cas à l’association Muses et merveilles pour l’organisation de ce café littéraire (ils en ont d’autres en projet, affaire à suivre), à Antoine Desroches (en photo ci-dessus) qui animait le débat, et aussi à ceux qui étaient venus nous écouter.

 

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