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En attendant Elysian Fields

Dimanche matin, réveil tardif pour cause de lendemain de soirée arrosée et non moins tardive, je viens de casser mon mug à café préféré et je me dis que ça fera un prétexte pour en racheter un voire plusieurs (j’ai des envies de renouveler toute ma vaisselle et tout mon linge de maison ces temps-ci), je suis censée faire un grand ménage de printemps et j’ai la flemme, mais tout baigne : ce soir, je vais voir Elysian Fields. J’ai vu des concerts plus ou moins bons mais ils ne m’ont encore jamais déçue. Cela dit, on me souffle dans l’oreillette que leur concert d’hier à Bruxelles n’était pas top, mais j’attends de voir.

 


 

Douze ans que j’ai découvert Elysian Fields en écoutant l’émission de Bernard Lenoir sur France Inter. Douze ans aussi que j’ai commencé à les voir sur scène – mon tout premier concert, c’était une double affiche Eels/Elysian Fields à l’Aéronef de Lille. Avec PJ Harvey et Calexico, ils font partie des groupes que j’ai vus le plus souvent sur scène (y compris une fois sous le nom de La Mar Enfortuna, leur projet de reprises de musique traditionnelle séfarade). En douze ans, je les ai vus passer du statut de groupe de première partie qui laissait le public indifférent à celui de petit groupe culte qui arrive à remplir la Maroquinerie. Je les ai interviewés une fois pour un webzine, en 1999, dans un hôtel de la rue des Ecoles. Je les ai vus sortir un premier album sublime en 1997 (Bleed your cedar), galérer avec le deuxième resté inédit, sortir deux autres albums nettement plus inégaux puis une merveille absolue en 2005 (Bum raps and love taps). Je ne suis pas convaincue par le dernier, The Afterlife, que je trouve un peu lisse par rapport à la claque qu’avait été le précédent. Mais sur scène, les chansons passeront sans doute autrement. C’est toujours très beau, un concert d’Elysian Fields. Il y a la richesse des arrangements, entre jazz, rock et blues, l’exubérance d’Oren Bloedow à la guitare, le charisme très « femme fatale » de Jennifer Charles et sa voix envoûtante. Vivement ce soir.


 

Dernières nouvelles en vrac : offre de prêt reçue, préavis donné pour mon appart actuel, j’attends toujours confirmation de la date exacte de la signature mais il est probable que je déménage fin avril. Je commence à cogiter sévère sur l’organisation des travaux de peinture, l’achat des premiers meubles et le déménagement. Juste après avoir terminé ma dernière nouvelle qui est en cours de beta lecture, je viens de recevoir les épreuves de la précédente, « Dragon caché », à paraître le mois prochain dans l’antho de Calmann-Levy sur les dragons. Le Salon du Livre approche, j’y serai dimanche matin et mardi soir, sans parler de l’inauguration (vous savez, le truc où on va boire du champagne avec les potes et les collègues sur les stands des uns et des autres ?). Et des fois, faudrait que j’essaie de bosser, aussi.

 

Ah oui, et le premier single de PJ Harvey et John Parish, en écoute ici, est terrible.


 

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Le retour des sessions Cargo

Une entrée rapide pour ne pas prendre trop de retard dans mon planning de boulot du jour. La session Cargo tournée avec Amanda Palmer il y a une dizaine de jours vient d’être mise en ligne. Il y a deux vidéos à la tonalité extrêmement différente. Une reprise à l’ukulélé de In between days de Cure, version énergique, et une du Fake plastic trees de Radiohead, version nettement plus calme. J’ai un gros faible pour cette deuxième vidéo (au début de laquelle je fais d’ailleurs brièvement ce que d’aucuns, au Cargo, baptisent du « featuring sauvage »). J’adore la façon dont Renaud l’a filmée en très gros plan. J’étais à deux mètres de là, en train d’essayer de prendre mes photos, et je ne me suis pas rendu compte du dialogue qui s’est établi entre eux deux pendant ce morceau : les gros plans, les regards francs dirigés vers la caméra. J’étais déjà particulièrement contente d’avoir réussi à obtenir cette session, mais je suis vraiment ravie du rendu de l’ensemble.

J’ai aussi posté mes photos ici. Voici la vidéo de Fake plastic trees, l’autre étant disponible ici.

Il y a eu pas mal de chouettes trucs parmi les récentes sessions Cargo d’ailleurs, j’ai bien aimé notamment celles de Mansfield TYA, Marie-Flore, Essie Jain et Declan de Barra pour n’en citer que quelques-unes.  Tout ça commence à former une jolie collection. Et parmi les sessions annoncées mais pas encore tournées, il y en a une que je trouve particulièrement alléchante, je croise les doigts pour que ça se fasse. On sera bientôt fixés.

La prochaine fois que je parlerai musique et assimilés, ça risque d’être au sujet du carnaval de Dunkerque que je vais voir en famille dimanche prochain. C’est un autre genre, on va dire. Reste à définir lequel.

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Le petit plaisir photographique du week-end

Addendum aux deux entrées précédentes. Je ne sais pas combien de temps ça va rester, vu que l’avatar de cette page MySpace change assez régulièrement, mais vous voyez la photo qui figure actuellement comme avatar ici ?

http://www.myspace.com/whokilledamandapalmer

C’est une autre des photos posées que j’ai prises vendredi après-midi sur le balcon du Divan du Monde, juste après la session Cargo. En plus grand, elle ressemble à ça :

Comme après le concert précédent, j’avais envoyé des photos à l’adresse de la personne qui centralise les photos pour Amanda. Je ne m’attendais absolument pas à être recontactée dans la journée. Evidemment, je suis toute contente. Voir une photo utilisée sur le site de l’artiste ou du groupe concerné, ça fait forcément plaisir, et dans ce cas particulier, ça me touche d’autant plus. J’ai un peu de mal à l’expliquer précisément, mais ça me donne l’impression de fabriquer une image qui va un tout petit peu plus loin que le simple fait de capturer un moment. Moi qui suis incapable de donner des consignes quand je fais des photos posées, ça me fait sourire. C’est elle qui a tout fait, je n’ai eu qu’à la suivre en cherchant le bon angle et le bon réglage.

(Edit : l’avatar a été changé depuis, mais la photo reste présente dans l’album MySpace.)

Il s’est passé autre chose autour de mes photos de vendredi qui m’a fait très plaisir. Vous vous rappelez la photo de la fille au masque ensanglantée qui faisait partie de ce groupe de fans déguisés qui chantaient devant la salle ? En la postant sur Flickr, j’espérais que la photo atteindrait cette fille ou ce petit groupe, un peu comme une bouteille lancée à la mer. Ils l’ont trouvée beaucoup plus vite que je ne le croyais. Je suis assez impressionnée par l’aspect communautaire de Flickr et les rencontres et dialogues qu’il permet. Notamment le phénomène qui se produit autour de plusieurs groupes ou artistes (c’est autour d’Amanda Palmer et de My Brightest Diamond que je l’ai constaté le plus nettement) : il existe une petite communauté de photographes de concert, amateurs ou pro, qui suivent à travers les photos des autres la tournée d’artistes qu’ils ont eux-mêmes photographiés. Comme s’ils se passaient le relais, chacun son tour. On se retrouve à avoir des échanges très forts par moments. Comme avec ce photographe des Pays-Bas qui fait partie de mes contacts et à qui j’avais écrit en substance, après avoir vu ses photos d’Amanda Palmer en octobre et lu les commentaires qui les accompagnaient : « On a vécu exactement le même concert, et de la même façon ».

Je suis de plus en plus curieuse de voir la session qui va avec les photos, maintenant. D’après ce qu’en dit Renaud qui a revu les images depuis, ça a l’air très fort.

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La même en images

5h du mat, finalement, mais je ne regrette pas. J’aurai d’autres photos à trier et retoucher plus tard. Notamment des photos posées, même si ma préférée est celle que j’ai postée hier. Je suis un peu frustrée de devoir attendre pour voir la vidéo de la session : je n’ai qu’un bout de vidéo pourrie prise avec mon appareil photo pendant que Renaud filmait Amanda, et déjà, il s’y passe un truc fort. En attendant, mes photos sont sur le Cargo (ici même).

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La deuxième séance

 

La photo du jour, en attendant que je trie le reste :

 

 

 

Je vais en avoir jusqu’à 3 ou 4h du matin, comme la fois précédente, mais pas grave. On l’a obtenue, notre session acoustique avec Amanda Palmer. Dans des conditions légèrement chaotiques, suite à quelques imprévus qui ont bousculé le planning prévu au départ. Mais rien de bien méchant, on a juste dû faire un peu plus vite que prévu. Deux reprises jouées à l’ukulélé, qu’on a filmées à l’intérieur du Divan du Monde. Plus deux minutes pour faire quelques photos posées, la session m’ayant donné du mal à ce niveau (soit Amanda était en mouvement et les photos étaient floues, soit j’étais mal placée par rapport à la caméra). Elle s’y est prêtée de bonne grâce. Comme le faisait remarquer Renaud, qui filmait la session : c’est une cabotine de première, on sent qu’elle a l’habitude d’être devant un objectif ou une caméra et qu’elle adore ça. Elle a pris des poses pas possibles avec son ukulélé, j’ai un peu galéré avec les réglages mais je suis très contente de certaines photos. J’aime particulièrement celle-ci.

 

Pas mal d’images se bousculent à part ça. Un moment m’a touchée en particulier, sans que je comprenne pourquoi c’est celui-là que je retiens de la journée. J’avais donné à Amanda un DVD de l’interview vidéo d’octobre, plus quelques photos du premier concert que j’avais imprimées. J’avais précisé qu’une des photos était destinée à Tora, l’un des membres du Danger Ensemble, le quatuor d’acteurs australiens qui l’accompagne sur scène. Avant de quitter la salle, j’aperçois justement Tora dans les coulisses dont la porte est grande ouverte. Je demande timidement l’autorisation d’entrer, je l’y trouve avec Mark, un autre membre du quatuor, et la nouvelle recrue Aideen, une brunette souriante dont le regard pétille en permanence. Après avoir parlé de cette photo à Tora, je n’ai pas pu m’empêcher de leur dire à quel point leur performance d’octobre m’avait soufflée, en précisant qu’ils avaient bien failli me faire pleurer pendant Strength through music où ils mimaient une scène en référence au massacre de Columbine. A suivi un dialogue très bref mais chaleureux, où même Aideen a accueilli le compliment par un grand sourire, alors qu’il ne la concernait pas directement puisqu’elle ne participait pas à ce concert-là. Ça fait trois mois que j’y repense, aux numéros du Danger Ensemble. J’ai constaté, en parlant avec des fans que je retrouvais d’un concert à l’autre, que je n’étais pas la seule. Comme me l’a fait remarquer quelqu’un d’autre : ça ne sert pas à grand-chose d’essayer d’expliquer ce que fait le Danger Ensemble aux gens qui n’ont pas vu ces concerts, mais ceux qui les ont vus en parlent comme s’ils faisaient partie de la « famille », en quelque sorte. Alors je suis contente d’avoir pu leur dire à quel point leur numéro m’avait touchée, même en des termes très banals. Détail intéressant : quand Amanda a annoncé une tournée future des Dresden Dolls qui passera sans doute par Paris, je me suis réjouie comme tout le public, mais j’ai éprouvé une bouffée de déception à l’idée de la revoir sans les quatre Australiens. Pour moi, ils sont indissociables du spectacle.

 

Le concert était un cran en dessous de celui d’octobre en matière d’intensité, mais il faut dire que ce premier concert était tout simplement exceptionnel. Ils avaient eu la bonne idée de revoir tout le spectacle : ils n’ont rejoué presque aucun numéro de la première fois. Sauf Coin-operated boy, mais en inversant les rôles : c’étaient les filles qui descendaient dans la foule et les garçons qui les regardaient s’éloigner d’un air désespéré. Un morceau m’a particulièrement marquée : Slide, une chanson du premier album des Dresden Dolls. Tora y traversait la scène déguisée en petite fille terrifiée qui se réfugiait parmi la foule. Puis entrait Mark, l’expression sinistre, carnassière, rappelant les « Gentlemen » de Hush, l’épisode muet de Buffy. Atteignant le premier rang, pile sur ma gauche en fait, il a lentement écarté les mains d’un air menaçant – et la foule s’est immédiatement scindée pour le laisser passer. Je suis frustrée par contre de ne pas avoir vu la scène qu’ils ont jouée en plein cœur du public pendant une splendide version de Have to drive. Ça avait l’air superbe mais je n’ai fait qu’entrevoir des gestes et des visages. Pour le reste, c’était plus proche du véritable concert solo que du numéro de cirque que je me rappelais de la fois précédente. Plus intimiste, plus poignant par moments – je pense notamment à une nouvelle chanson écrite apparemment juste après une rupture et que j’ai trouvé captivante. Et puis j’étais ravie d’entendre des morceaux auxquels on avait échappé la fois d’avant : Oasis, Runs in the family, le Backstabber des Dresden Dolls.

 

Autre joli souvenir, ce groupe de fans venus entre autres de Grande-Bretagne et d’Italie, portant des déguisements et des masques incroyables, qui jouaient le répertoire d’Amanda et des Dresden Dolls à l’ukulélé, parfois repris par le reste du public qui attendait. Je n’ai réussi à prendre qu’une photo, un peu à l’arrache. Comme me le faisait remarquer quelqu’un d’autre : il fallait forcément que ce soient des fans étrangers qui fassent ça, on n’est pas assez créatifs en la matière en France. Pas faux.



 

Et je retourne à mes photos. J’en posterai sans doute plus tard.

 

 

 

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