Blog

Fin de colo et musique de foire

 

Où la blogueuse, d’humeur fort printanière (ce qui se traduit par une dangereuse tendance aux achats vestimentaires, histoire de changer de peau plus efficacement), s’aperçoit qu’elle a un peu trop tardé à poster les photos du salon de Flers promises le week-end dernier. (Ladite blogueuse, en passant, ne remercie pas Armalite et son blog Le rose et le noir de lui avoir en plus donné des envies d’essais maquillage, également dangereux pour le budget – son blog est décidément très contagieux).

 

Quelques images de la médiathèque sous le soleil, des vitres ornées de prénoms des enfants nés à Flers en 2008, et des inquiétants vestiges d’une exposition photos. Et puis les visages de quelques personnes croisées lors du salon. Depuis Facebook, les fins de salon ont un côté « retour de colo » assez cocasse : on s’empresse de chercher la page des gens qu’on vient à peine de quitter, histoire de s’accompagner encore sur un petit bout de chemin, même de loin.

 

 

 

 

Photo dérobée pendant la rencontre d’Isabel Lopez et Marc Cantin avec une classe

 

 

 

 

 

Pause café à la médiathèque entre deux rencontres scolaires

 

Tatiana Domas 

Béatrice Bottet, déjà croisée à Flers en 2006 

 

Laetitia Zuccarelli et ses poupées 

 

Ella Balaert, dont le court roman Mary Pirate a rejoint ma pile de lecture

 

 

Et le retour des autoportraits en chambre d’hôtel (celle-ci portait le numéro 42, ça ne s’invente pas). 

 

Un salon comme celui-là, c’est un concentré d’expérience. Moi qui travaille à domicile et peux passer des journées entières sans croiser personne, j’ai cumulé davantage d’échanges et de rencontres lors de ces quatre jours que je n’en vis parfois pendant tout un mois. Des bribes de conversation continuent à me tourner dans la tête. Certaines, dans ce contexte, ont pris une résonance particulière, ouvrant à tout un tas de réflexion sur l’écriture. Sur une responsabilité dont on n’a pas forcément conscience, parce que les thèmes qui ne sont que fiction pour nous ne le sont pas pour d’autres, et que nos textes peuvent réveiller des échos. J’expliquais à l’une des classes de Flers le dilemme rattaché au choix des thèmes : écrire sur ce que l’on connaît, et avoir l’impression de tourner en rond, ou bien écrire sur ce qu’on n’a pas vécu, et se demander dans quelle mesure on peut s’approprier l’histoire des autres. Réflexion qui m’aura fait comprendre que le mécanisme qui pousse au choix de ces thèmes est plus complexe et subtil qui n’y paraît, mais ceci est une autre (et longue) histoire. On m’a fait prendre conscience, aussi, de certains thèmes récurrents dans mes textes – la notion de guérison, notamment, surtout à travers « Serpentine » et ses encres aux propriétés fantastiques. Et puis de manière plus prosaïque, c’est un vrai plaisir, en même temps qu’une nécessité, de se voir rappeler que le lecteur n’est pas une abstraction. C’est la somme de tous les noms, les visages, les histoires qu’on croise lors de ces échanges, et qu’on regrette de ne pas pouvoir tous mémoriser. On a trop tendance à croire, si l’on reste longtemps sans vivre ces rencontres-là, qu’on n’écrit réellement que pour soi.

 

Pour finir sur une note plus… foraine, dirons-nous, un extrait de l’album d’Evelyn Evelyn, projet parallèle d’Amanda Palmer et Jason Webley qui vient de sortir. Une douzaine de chansons pour raconter l’histoire tragique (parfois jusqu’au grotesque) de sœurs siamoises cumulant les malheurs et qui passent une partie de leur vie exploitées dans un cirque. Les textes me rappellent le Nick Cave de Murder Ballads, avec cet humour grinçant qui confine parfois au malaise. La musique, comme toujours, est terrible. Je n’ose pas imaginer ce que ces deux zouaves nous réservent pour le concert du 27 avril à l’Européen. Quelque chose de pas ordinaire, forcément.

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.