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Retour à Flers

 

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Fallait-il que j’aie une bonne raison pour renoncer cette année à la traditionnelle razzia « champagne et Haribo » de l’inauguration du Salon du Livre jeudi soir. Le motif ? Ma deuxième invitation au la Fête du Livre de Flers, quatre ans après mon premier passage. En recevant le mail il y a quelques mois, j’ai dû hésiter cinq secondes à tout casser. Il faut dire que Flers, c’était un sacré souvenir. En dehors des gros salons où j’ai mes habitudes (Imaginales, Utopiales, Salon du Livre), c’est peut-être même mon souvenir le plus fort de ces dernières années. Déjà, parce que l’équipe de la médiathèque organisait en parallèle, pour plusieurs des auteurs invités, des rencontres avec des classes. J’avais eu la chance de rencontres trois classes de lycée, une expérience particulièrement intense, de celles que je me rappellerai très longtemps. Et puis il y avait un accueil particulier, une attention aux petits détails, qui avaient contribué à faire de ce salon un excellent moment.

 

On se demande toujours si on n’embellit pas ces expériences-là avec le recul. A force d’avoir associé Flers à « l’un-de-mes-meilleurs-souvenirs-de-salon »™, j’avais peut-être finir par teinter tout ça d’une couleur différente de la réalité des faits. Et puis non, en fin de compte. Dès mon arrivée jeudi, j’ai tout retrouvé avec un sentiment de familiarité et d’immédiateté : les lieux, les gens, les noms. L’équipe toujours aussi chaleureuse et conviviale – j’aime leur façon de nous inviter à partager leur pause café entre deux rencontres scolaires, en toute simplicité, ou de nous présenter leurs enfants devenus nos lecteurs à leur tour. Les lieux, ensuite – la médiathèque au cadre accueillant, avec sa verrière où figurent les prénoms de tous les enfants nés à Flers en 2008. Les rencontres scolaires elles-mêmes, et les questions souvent pointues et originales qu’on m’y a posées (sur les symboles contenus dans certains textes, la dimension féministe de « Mémoires des herbes aromatiques », ou encore un lien possible entre « Matilda » et la mort de John Lennon). L’une des classes avait même adapté mes nouvelles sous forme théâtrale, et cinq élèves ont joué « Ghost Town Blues » devant moi. Des souvenirs sont venus à ma rencontre : des enseignantes déjà croisées il y a quatre ans, avec lesquelles il s’était passé quelque chose de fort, et qui accompagnaient de nouvelles classes auxquelles elles avaient transmis leur enthousiasme pour Serpentine. Ou encore cette demoiselle venue me voir en dédicace accompagnée de sa mère, elle aussi lectrice de mes livres, et qui m’a dit avoir été l’une des élèves que j’avais rencontrées en 2006. Et puis il y a ces auteurs avec qui on sympathise à l’hôtel ou au restaurant et qu’on recroisera peut-être plus tard (comme Béatrice Bottet que je retrouvais ici quatre ans après), ou peut-être pas, mais avec qui on partage des moments forts.

 

Reste encore une journée de signatures et je rentrerai à Paris, la tête pleine d’images et de souvenirs (je posterai sans doute quelques photos plus tard). La semaine fut intense et normande, puisqu’elle avait commencé par deux rencontres avec des classes de lycée de Granville et Coutances, autres belles expériences. Je m’aperçois que j’aime profondément le lien qui s’établit avec les élèves lors de ce genre de rencontres, toujours très intenses. Savoir que mes livres ont continué à accompagner certains d’entre eux au-delà de la fin de la séance me touche à un point que je ne pourrais pas expliquer. C’est peut-être une des plus belles surprises que m’ait réservé mon expérience de l’écriture et de l’édition.

 

  

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