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Des sons en images, collection printemps/été

Le retour de la désormais traditionnelle rubrique consacrée à mes aventures musico-photographiques de ces derniers mois. Vous trouverez au sommaire de cet épisode estival :

 

Uncovered Queens of the Stone Age, joli projet d’Olivier Libaux consacré à des reprises mélodieuses et dépouillées du groupe de Josh Homme, ici en session acoustique puis en concert dans le cadre somptueux de l’Eglise St-Eustache (session, photos session, photos live).

 

White Crocodile, formidable groupe de scène que j’ai vu faire des progrès spectaculaires en live en l’espace d’un an, et qui vient de sortir un premier EP excellent (session, photos live).

 

Le circus swing euphorisant et chaleureux de Gabby Young and Other Animals (photos live).

 

Exsonvaldes et Fiodor Dream Dog photographiés dans le cadre d’une excellente soirée organisée au Divan du Monde par les Balades Sonores (photos live de l’un et de l’autre).

 

La précieuse et inimitable Shara Worden alias My Brightest Diamond en session acoustique, dont j’attends impatiemment le nouvel album à paraître en septembre (session, portraits).

 

Et enfin mon coup de cœur de ce premier semestre : Demi Mondaine, qui m’a impressionnée aussi bien sur disque (Aether ne me quitte plus depuis sa sortie) que sur scène et qui nous a offert une session acoustique hors norme qui fut un moment assez fort à vivre (chronique, interview, photos live, session, photos de tournage).

 

Pour écouter quelques-uns de ces groupes, rendez-vous sur l’entrée suivante.

 

 

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Vingt-quatre ans de Solitude (standing)

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Sur la tournée de l’album Twelve où elle reprenait Within you, without you, Patti Smith racontait une anecdote inimaginable à notre époque. Lorsque les Beatles avaient sorti Sergeant Pepper, il avait fallu attendre quelques semaines avant que l’album ne traverse l’Atlantique. Une radio américaine avait alors diffusé un soir l’intégralité de l’album. Une expérience que Patti Smith se rappelait avec une grande émotion, comme un de ces moments uniques où la musique crée un lien réel entre les gens.

 

J’ai repensé à cette anecdote mercredi dernier devant la scène du Divan du Monde. Peu de choses vous font ressentir aussi nettement le passage des époques que de vous trouver à deux mètres d’une artiste qui a été un personnage de votre mythologie adolescente. Il paraît presque irréel, à l’époque où la musique est à portée de clic sur Youtube ou Deezer, de se rappeler un temps où l’on guettait religieusement les passages d’une chanson à la radio pour tenter de l’enregistrer, en attendant de s’acheter l’album sur cassette avec son argent de poche. J’avais treize ans, quatorze ans, la chanson s’appelait Solitude standing et j’étais totalement fascinée par son refrain, sa mélodie envoûtante et la voix de l’interprète. J’avais découvert Suzanne Vega par hasard un jour où Book of dreams passait au Top 50 (encore un détail qui ancre le souvenir dans son époque), quelque part entre le carton de Luka et celui du remix de Tom’s diner que j’ai vécu ensuite en direct.

 

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D’innombrables écoutes de l’album Solitude standing plus tard, j’ai raccroché à l’œuvre de Suzanne Vega lorsque l’émission de Bernard Lenoir (autre repère temporel pour ma génération) m’a permis de gagner Nine objects of desire. Le deuxième concert de ma vie, avant mon arrivée à Paris, fut aussi l’un des siens, sur la scène d’un théâtre de Calais, partagé avec ma mère et ma sœur qui en gardent un souvenir aussi ému que moi. Et vingt-quatre ans après, voilà qu’elle fait aussi partie de ma vie d’adulte et des artistes que je prends plaisir à suivre de près, d’albums en concerts. Il y a bien plus que de la nostalgie dans mon rapport à sa musique : sa carrière est belle et riche, tout simplement, au-delà de la poignée de tubes qui l’ont fait connaître. Il suffit d’écouter le tout récent Tales from the Realm of the Queen of Pentacles pour s’en convaincre (album que j’ai chroniqué ici pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus).

 

Mercredi soir, ces nouveaux morceaux cohabitaient avec une poignée de chansons plus anciennes (Gypsy, In Liverpool ou Rosemary), de celles qui faisaient partie de ma vie comme de celle des autres fans qui m’entouraient. L’espace de quelques minutes, Solitude standing m’a rendu mes quatorze ans.

 

(Compte-rendu et photos du concert disponibles sur Le Cargo.)

 

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Des sons en images, épisode suivant

Un jour peut-être, je vous raconterai l’histoire du mois sans traduction qui ne prit pas tout à fait la tournure escomptée et enchaîna sur un deuxième. Le jonglage de casquettes a rarement été aussi compliqué que cette année, pour des raisons que je ne m’explique pas bien ; il devient délicat d’empêcher mes différentes activités d’empiéter les unes sur les autres.

 

Cela étant dit : même pas mal.

 

En guise d’intermède, notre désormais traditionnelle rubrique « Des sons en images », ou le résumé des aventures photographico-musicales de ces dernières semaines.

 

Avec par ordre d’apparition : la musique indescriptiblement barrée mais passionnante d’Arlt (photos live), les envoûtantes musiques de film de John Parish (photos live), le coup d’essai magistral de la débutante Nadine Shah (interview, photos, session), la poésie onirique de Maissiat (photos live), le folk-rock mélancolique de Lauren Hoffman (session), et le rock brut et hypnotique de Robi (photos live).

 

J’en profite également pour vous signaler que l’épatant projet Playing Carver, réunissant sept musiciens talentueux (John Parish, Marta Collica, Gaspard LaNuit et les quatre membres d’Atlas Crocodile) et dont j’ai déjà parlé ici ou , a grand besoin de votre aide pour rassembler dans les temps, c’est-à-dire d’ici la fin de cette semaine, la somme nécessaire à sortir un album qui s’annonce passionnant. A votre bon coeur…

 

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Hypasie, Carver et les autres

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Il y a deux ou trois ans, Laurent Kloetzer m’avait demandé de jouer la béta-lectrice pour une nouvelle au titre intriguant, « Giessbach », dont j’apprendrais plus tard qu’elle était un fragment d’un ensemble plus grand. Le texte m’avait laissé une impression tenace. En le découvrant hors contexte (et en raison d’un jeu sur les points de vue qui a été explicité depuis), je n’avais pas tout compris malgré des relectures multiples pour en traquer le sens. Mais l’écriture m’avait happée comme rarement. Lancinante et belle, toute en mystères et en sous-entendus. Le texte fascinait moins par ce qu’il disait que par ce qu’il taisait. Un homme seul caché dans un grand hôtel suisse après une catastrophe mondiale à peine évoquée ; l’histoire dévoilée par bribes d’une famille venue s’y réfugier avant lui ; une présence insaisissable entre les lignes.

 

Et puis il y eut une autre nouvelle, « Trois singes », dans l’anthologie Retour sur l’horizon. Autre fragment du même ensemble : cette fois, la confession d’un poseur de bombe après un attentat qui a tué les trois quarts de la population mondiale. Même écriture hypnotique, et quelques éléments établissant des ponts entre ce texte et le précédent : l’étrange maladie psychique à peine mentionnée dans « Giessbach », et la présence d’une figure féminine mystérieuse nommée Hypasie.

 

L’ensemble est aujourd’hui dévoilé. C’est un roman signé à quatre mains par L.L Kloetzer (soit Laurent et son épouse Laure) et intitulé Anamnèse de Lady Star. Livre ambitieux et atypique qu’on ne sait par quel bout attaquer pour en parler. Il se présente comme une série de témoignages répartis dans le temps – avant, pendant, après l’attentat aux conséquences dévastatrices. Un procès a eu lieu pour crime contre l’humanité. Les responsables ont été arrêtés et exécutés, à l’exception d’une femme qui reste introuvable et que l’on traque d’un témoignage à l’autre. On sait d’elle qu’elle est d’origine extra-terrestre, qu’elle n’existe qu’à travers le regard des autres, qu’elle possède des noms multiples. Elle est au cœur du livre, mais on ne connaît d’elle que ce qu’en découvrent les différents narrateurs, avec la part de subjectivité que le procédé implique.

 

Ce qui fascine le plus dans ce roman, outre le mystère qui entoure cette figure centrale et son rôle dans la création de la bombe iconique, c’est la façon dont tout le roman se construit sur des silences, des allusions et des sous-entendus. Dans « Giessbach », repris ici tel quel, c’était déjà vertigineux sur la longueur d’une nouvelle ; le miracle se reproduit à l’échelle du roman. Le récit ose s’affranchir des pavés explicatifs qui plombent parfois les textes de SF : on fait constamment référence à des événements historiques de notre avenir, mais du point de vue intériorisé de personnages pour qui ils sont une évidence, et qui ne prendront pas toujours la peine de les expliquer. L’univers et la chronologie se construisent ainsi, en creux, avec un aplomb et une finesse remarquables. J’avoue que le roman m’a légèrement perdue dans sa dernière partie, pour les raisons mêmes qui m’avaient fait décrocher du Spin de Robert Charles Wilson il y a quelques années : l’effort de concentration nécessaire pour se projeter dans des mondes différents du nôtre m’est de plus en plus difficile, et Anamnèse y glisse doucement vers la fin. Mais la conclusion, pour être en partie prévisible, n’en est pas moins belle et triste à la fois, riche en sous-entendus et en implications possibles. Voilà un roman dont l’ambition, tant sur le fond que sur la forme, me laisse admirative. J’apprécie depuis longtemps la plume de Laurent Kloetzer mais j’avais pressenti en lisant « Giessbach » que quelque chose d’intense et de résolument hors norme se préparait. En voici la confirmation. Un grand roman, point barre.

 

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Autres retrouvailles, musicales cette fois, avec un projet dont j’avais parlé ici (et ici) l’an dernier. Playing Carver ou une association de malfaiteurs de la plus belle espèce réunissant autour de l’univers de Raymond Carver divers musiciens que j’apprécie : John Parish, Marta Collica qui joue souvent à ses côtés, Gaspard LaNuit et les quatre membres d’Atlas Crocodile (Boris Boublil, Jeff Hallam, Marion Grandjean, Csaba Palotaï). Une semaine de résidence à Pantin l’an dernier pour répéter des chansons écrites à distance et monter ensemble le spectacle ; une semaine de studio ce mois-ci pour enregistrer l’album qui en découle. Partie l’an dernier pour faire une interview et rapporter quelques images du projet, je m’étais retrouvée à le suivre d’un peu plus près que prévu et j’y avais vécu une de mes plus belles aventures musicales de l’année. J’ai eu la chance inouïe la semaine dernière d’assister à une journée de l’enregistrement en compagnie d’un de mes camarades du Cargo, et j’y ai retrouvé l’émerveillement vécu il y a un an : voir l’alchimie se produire sous mes yeux, sentir la cohésion palpable qui unit les membres du projet. Il s’agit vraiment d’une œuvre collective où chacun a son rôle, chacun apporte sa voix et ses talents, et le résultat est d’une magnifique cohérence. Les chansons sont fortes et vous restent longtemps en tête, le concert était intense, les répétitions en studio ont réveillé de beaux souvenirs. J’ai retrouvé l’impression de voir se construire discrètement, presque en secret, un des projets les plus enthousiasmants du moment, au-delà de la simple somme des talents qui le composent.

 

 

 

 

Quelques nouvelles éditoriales pour terminer : plusieurs de mes textes viennent d’être mis en vente au format numérique ces dernières semaines. Chez ActuSF, « Trois renards » tirée de l’anthologie Les coups de cœur des Imaginales. Chez Bragelonne, plusieurs textes à la suite : « Les cinq soirs du lion », « Le nœud cajun », « La danse au bord du fleuve », « La cité travestie », « Le train de nuit » et « Langage de la peau ». Sortiront la semaine prochaine les deux derniers textes qui complètent le sommaire de Notre-Dame-aux-Écailles : « Fantômes d’épingles » et « Noces d’écume ». Bragelonne a également sorti récemment en numérique une nouvelle inédite en français de Graham Joyce traduite par mes soins, « Éclipse partielle », sans doute l’histoire de premier contact extra-terreste la plus poignante et la plus originale que j’aie jamais lue. (Vous ai-je déjà dit à quel point Graham Joyce est grand ?)

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