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"Est-ce que t’as pas vu la bande ?"

 

Depuis quelques jours, je me passe cette vidéo en fond sonore et je suis toute guillerette :

 

Demain après-midi, c’est la bande de Dunkerque, celle-là même que vous voyez sur la vidéo, et j’irai y faire un tour avec ma soeur. La bande, pour les non-Dunkerquois, c’est le carnaval en plein air, par opposition aux bals qui ont lieu le soir en intérieur. Je serais bien allée voir celle de Malo-les-Bains dimanche prochain, dont je garde un bon souvenir (une de mes tantes habite Malo, on allait souvent manger des crêpes chez elle après le carnaval) mais je serai à Bagnols-sur-Cèze, près d’Avignon, pour un salon.


Le carnaval, je ne l’ai jamais vraiment fait, à part quand j’étais petite (la preuve en images, et j’ai eu aussi un costume de Fantômette qui rend très jalouse une de mes voisines de blog qui se reconnaîtra). Quelque part, ça m’intimide : c’est profondément lié à l’identité de la ville et de la région, et je ne m’y suis jamais sentie vraiment à ma place. Mais je me suis aperçue, devenue adulte, que le carnaval fait partie des rares choses qui me rendent fière de mes origines dunkerquoises. On grandit avec, on en est imprégné même quand on n’y participe pas. Récemment, un week-end où ma soeur me rendait visite à Paris, on s’est passé un CD du carnaval et ça nous a amusées de constater qu’on avait retenu dès l’enfance pas mal de paroles sans forcément en comprendre le côté grivois. C’est du grand n’importe quoi, le répertoire du carnaval, c’est souvent assez vulgaire et au ras du caniveau, assez misogyne aussi (y a quand même une chanson qui dit « Si tu veux pas que ta femme t’emmerde, te marie pas, te marie pas ») mais ça me fait vraiment marrer. Quand j’ai visité La Nouvelle-Orléans en période de carnaval, j’ai retrouvé là-bas le même esprit. Pourtant, les traditions sont différentes. A La Nouvelle-Orléans, il y a les chars, les parades, le lancer de perles, et les costumes sont réservés au jour (férié) de Mardi Gras. A Dunkerque, il y a plutôt un grand chahut costumé, les chansons, le lancer de harengs par le maire depuis l’hôtel de ville, les immenses parapluies qui émergent de la foule, les déguisements faits de bric et de broc, les « classiques » comme les zoulous ou les hommes déguisés en femmes, etc. Mais en Louisiane, j’ai retrouvé ce sentiment de voir une région vivre pendant quelques semaines au rythme des festivités. Eux aussi, là-bas, grandissent avec ça dans le sang. Des images me reviennent en vrac depuis quelques jours. Une copine de fac, carnavaleuse acharnée, qui séchait les cours chaque lundi matin après avoir enchaîné le bal et la bande et qu’on voyait revenir crevée mais contente avec des paillettes dans les cheveux. Le costume que s’était fabriqué mon cousin avec des peluches données par ma soeur et moi, et dont on n’avait plus l’utilité, qu’il avait cousues sur un grand manteau rose. Ou une autre copine de fac répondant à notre prof d’italien, qui lui demandait quel était son costume : « Je ne peux pas le dire, je fais de l’intrigue ». Le principe de l’intrigue étant de se déguiser de manière à être méconnaissable pour pouvoir entre autres aller embêter incognito les gens qu’on connaît.


Enfin bref, je n’irai qu’en spectatrice, j’essaierai de prendre des photos, mais je suis impatiente. J’ai des bribes de chanson du carnaval qui me tournent dans la tête depuis une semaine.


A part ça, je viens de finir la saison 2 de Dexter. J’ai adoré mais je garde une préférence pour la précédente. La deuxième saison vaut surtout pour l’évolution du personnage, toujours aussi passionnante. Il y a d’autres aspects que j’ai trouvés un peu crispants : le personnage de Lila qu’on a envie de baffer en permanence, et aussi l’aspect brouillon du final qui part dans tous les sens et offre une solution un peu trop pratique au dilemme que se posait Dexter par rapport au respect ou non de son code. Je m’attendais à un deus ex machina, la situation étant inextricable, mais la solution choisie m’a fait tiquer. Ça reste vraiment excellent et ça me donne très envie de commencer la saison 3. Mais je n’ai pas tout à fait retrouvé l’éblouissement constant de la première saison, dont l’intrigue était en plus un modèle de construction. En règle générale, je m’intéresse beaucoup plus aux personnages et aux ambiances qu’aux intrigues proprement dites, mais il y a un plaisir particulier à voir les éléments d’une histoire magnifiquement ficelée s’imbriquer comme les pièces d’un puzzle. J’avais connu un éblouissement similaire, dans un autre genre, à la lecture du troisième Harry Potter, Le prisonnier d’Azkaban, dont l’intrigue est un modèle de construction. Et il y avait dans l’affrontement de la première saison de Dexter quelque chose de vraiment poignant, un sentiment de tragédie inévitable, qui manque un peu à la deuxième. Cela étant, je l’ai regardée avec autant de plaisir.


Et sinon, ces jours-ci, je suis une éponge et j’adore ça. James Morrow n’avait-il d’ailleurs pas démontré dans Notre mère qui êtes aux cieux que Dieu est une éponge ? Mais je m’égare. Ce que j’appelle « être une éponge », c’est entrer dans cet état d’esprit particulier où tout ce qu’on voit, tout ce qu’on entend cherche à s’agglutiner pour former une histoire. J’ai enfin trouvé le point de départ de la nouvelle qu’on m’a commandée. Tout s’est mis en place assez rapidement, reste à trouver quelle forme donner au dénouement. Je sais ce qui s’y passe, je sais vers quoi doit tendre tout le texte, reste à trouver comment le mettre en scène. Tout est né en musique, pour changer. Depuis l’an dernier, je suis de nouveau dans une de ces phases où chaque texte s’associe spontanément à une chanson. Le jardin des silences, c’était clairement Rodeo Town des Kills. Chanson pour la chimère, c’était Feathers de Marissa Nadler. Dragon caché, c’était The Gardener des Dresden Dolls. Cette fois il y en a plusieurs, mais elles sont liées. Je dirais simplement, ce qui ne surprendra personne, que la première graine a été semée lors du concert récent d’Amanda Palmer. En tout cas, ça fait un bien fou de retrouver cette impression de mouvement. J’espère réussir à régler très vite la question du dénouement pour me mettre à écrire. Le gros coup de barre de ces derniers temps s’éternise mais l’énergie est revenue la semaine dernière (Magné B6 est mon ami). Je crois que j’entre dans la saison de l’année la plus propice à l’écriture. Pourvu que ça dure.


 

 

 

 

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