Blog : catégorie Livres - page 9

Des lectures, des aiguilles et des guitares

 

Pour ceux qui n’ont pu assister à la récente soirée de lancement d’Ainsi naissent les fantômes de Lisa Tuttle chez Scylla, et qui souhaiteraient feuilleter le livre pour s’en faire une idée avant de le commander, sachez qu’il commence à être disponible dans différents points de vente : la librairie Les Quatre Chemins à Lille, la librairie Sauramps à Montpellier, et pour les Parisiens, L’Antre-Monde et le Virgin des Champs-Elysées. Il devrait y en avoir également des exemplaires disponibles le samedi et le dimanche aux Imaginales d’Epinal. Les Imaginales où sera remis le prix du même nom, pour lequel Kadath est finaliste dans la catégorie « Prix spécial ». Il est également finaliste du Grand Prix de l’Imaginaire remis début juin, dans la même catégorie. Croisons les doigts et les tentacules.

 

Sur une note plus personnelle, ceux qui me connaissent de plus ou moins longue date ricaneront en apprenant qu’au moment de me faire retirer un petit angiome sur l’abdomen en clinique dermato, nonobstant ma quasi-phobie des aiguilles, du médical et la perspective de la piqûre d’anesthésie et des points de suture, ma principale contrariété aura été de me voir priver de sport pour un mois. Ne dirait-on pas qu’on change en vieillissant, et pas toujours comme on s’y attendrait. C’est qu’une fois lancé, on prend goût à la séance de piscine hebdomadaire et aux exercices de muscu devant Dr Who ou Game of Thrones. D’accord pour arrêter la piscine, mais les exercices avec mini-haltères, c’est peut-être négociable quand même ? (Et là, je vois mon moi non-sportif d’il y a dix ans qui me regarde et qui ricane.)

 

Dans la foulée, réveillée à trois heures du matin par la cicatrice qui tiraillait un peu, j’en ai profité pour terminer Mrs Dalloway acheté à Londres et lu par petits bouts ces trois dernières semaines. J’ai toujours eu l’intuition que Virginia Woolf était un auteur pour moi, mais je n’avais jamais osé me lancer. Je ne prétendrai pas avoir tout compris à Mrs Dalloway : ça reste une lecture exigeante par ses choix stylistiques. Mais le fameux stream of consciousness qui nous balade dans les pensées des différents protagonistes est un sacré tour de force. Je me suis régulièrement demandé en cours de lecture comment il était possible, concrètement, de planifier un roman pareil. Je suis passée à côté d’une grande partie du livre, faute d’avoir la concentration nécessaire, mais il m’a fait la même impression que The Waste Land de T.S. Eliot lu récemment : celui d’une œuvre qu’on peut également apprécier en y piochant des bribes sans forcément appréhender l’ensemble. De temps à autre, on tombe sur une phrase, une métaphore, qui dit quelque chose qu’on n’avait jamais vu décrit avec une telle justesse. L’intrigue est banale, en somme : une journée dans l’existence de personnages ordinaires. Mais la manière d’explorer ces existences l’est nettement moins. C’est un de ces romans qui vous donnent par moments l’impression de toucher du doigt à l’essence de l’expérience humaine, et d’y être soi-même relié. L’impression aussi, plus confuse, de comprendre plus de choses sur le(s) fonctionnement(s) de l’être humain qu’on n’en avait conscience. J’avais le sentiment à certains moments que je n’aurais pas reçu ce roman de la même manière il y a encore deux ans, parce que je n’étais pas la même personne et que je n’y aurais pas entendu les mêmes choses. L’effet est assez troublant. Je vais attendre un peu avant de poursuivre mon exploration des livres de Virginia Woolf, mais je comprends maintenant pourquoi on la considère comme un grand écrivain.

 

Et maintenant, par quoi enchaîner ? Le dernier Tonino Benacquista ou la relecture de Dix petits nègres (par la faute du Docteur, évidemment) ? J’aurai justement douze heures de train à meubler la semaine prochaine, pour me rendre au salon « Le Grimoire » à Toulouse où je participerai à une rencontre le samedi midi.

 

 

 

Côté musique, quelques photos de concert sur le Cargo : cette fois, c’est Jesse Sykes & The Sweet Hereafter, souvent nettement meilleurs sur disque que sur scène – mais pas cette fois. Les chansons les plus aériennes de l’album Like, love, lust and the open halls of the soul passent parfois mal la barrière de la scène, faute d’être interprétées avec la subtilité nécessaire, mais le récent Marble son, avec ses guitares hypnotiques et sa construction en montagnes russes, semble taillé pour être joué en live. C’était court mais puissant à souhait.

 

 

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Où l’on arrose des fantômes

 

 

Photo prise à la librairie Scylla où je me suis précipitée vendredi pour admirer la première fournée d’exemplaires d’Ainsi naissent les fantômes tout juste sortis de chez l’imprimeur. Le recueil de Lisa Tuttle sort officiellement le 29 avril, mais il est déjà disponible chez Scylla (8 rue Riesener, 75012 Paris) ainsi qu’en précommande sur le site de Dystopia. Le lancement aura lieu le 29 avril à partir de 17h, toujours chez Scylla, où je serai présente pour l’occasion. En attendant, les éditeurs et l’anthologiste sont ravis, l’objet est joli comme tout (même si je suis un peu partiale sur le sujet), les premiers exemplaires ont été vendus ce week-end et j’attends les premiers retours avec une certaine impatience.

 

Intermède musical avec ma bande-son du moment, Marble Son de Jesse Sykes & The Sweet Hereafter. Je m’attendais à être déçue par ce nouvel album, car j’avais noué un lien très fort avec le précédent, Like, Love, Lust and the Open Halls of the Soul, qui avait accompagné quelques moments difficiles à l’époque – moi qui fuis la musique triste dans ces moments-là, je trouve la voix et les textes de Jesse Sykes extrêmement apaisants. Et puis non, en fin de compte. Marble Son vous prend nettement moins par les émotions, mais il explore une voie un peu différente, plus onirique et assez envoûtante, à base d’envolées de guitare psychédéliques. Plus grand-chose à voir avec la country souvent maladroite des débuts, et c’est tant mieux. Chronique enthousiaste à venir sur le Cargo quand j’aurai fini de digérer l’album. Alors que j’avais tenté en vain de faire découvrir Like, Love, Lust autour de moi il y a quelques années, l’ironie veut qu’il ait suffi que je partage le morceau ci-dessous sur Facebook pour faire illico trois adeptes qui se sont jetés sur les albums du groupe.

 

 

 

 

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Notre-Dame de la fée verte

 

Fini de relire les épreuves de Notre-Dame-aux-Ecailles pour la version Folio SF. Je ne sais pas si je peux dire que c’est mon livre préféré, mais c’est clairement celui dans lequel je me reconnais le plus. Trois ans plus tard, il me parle toujours beaucoup plus que Serpentine que je commence à voir vieillir. Certains textes parmi les moins joyeux, comme « Fantômes d’épingles » et « Notre-Dame-aux-Ecailles », prennent des échos troublants par rapport à des choses arrivées depuis. Même « Le Nœud cajun », mon plus vieux texte publié, m’étonne à la relecture : ça reste cliché par certains aspects, mais j’y trouve le rythme beaucoup plus maîtrisé que dans pas mal de textes écrits plus tard. Et en relisant « Mardi Gras » avec en tête certaines réserves que j’ai pu lire sur cette nouvelle, je me suis aperçue que je n’en changerais pas une ligne – le texte est imparfait, mais je crois que ce que je cherchais à faire passer y transparaît.

 

J’ai toujours considéré Serpentine comme le recueil de mes vingt ans et Notre-Dame-aux-Ecailles comme celui de mes trente ans ; à bientôt trente-quatre, je m’y retrouve toujours. Il sortira en janvier, en même temps que les Contes de la fée verte de Poppy Z. Brite. Jolie coïncidence : j’ai écrit « Le Nœud cajun » sous haute influence de ces contes-là, et j’ai beaucoup pensé à elle quand j’ai mis en scène La Nouvelle-Orléans dans « Mardi Gras ». Je l’avais croisée là-bas pendant ce carnaval-là.

 

Je n’ai pas reparlé ici de Gradignan, mais le salon « Lire en poche » a été un excellent moment. Libraires enthousiastes et accueillants, public curieux de découvrir de nouveaux auteurs, visite de chais le samedi soir puis dégustation de vins commentée pendant le repas, bouteille offerte en repartant (plus une tasse à café ornée du logo du salon qui a beaucoup servi depuis, car le café est l’ami de l’auteur comme du traducteur). Sans compter que j’ai eu le plaisir de signer à côté du toujours adorable Pierre Bordage. « Lire en poche » : testé, dégusté, approuvé.

 

Je signalais récemment la parution prochaine de ma nouvelle « Née du givre » dans l’anthologie Le Jardin schizologique aux éditions La Volte ; ce vendredi, je participerai avec d’autres auteurs de l’anthologie à une soirée consacrée aux deux anthologies de La Volte qui sortent ce mois-ci, l’autre étant Ceux qui nous veulent du bien. Ça se passera dans les locaux de la Ligue des Droits de l’Homme, au 138 rue Marcadet, 75018, à partir de 18h30.

 

En attendant, la relecture d’épreuves étant bouclée, il est temps de me replonger dans mes deux traductions en cours. Outre le recueil de Lisa Tuttle, je planche toujours sur le troisième volet de la série Fils-des-Brumes de Brandon Sanderson alors que le deuxième, Le Puits de l’Ascension, sort ces jours-ci – et alors que dans un mois à peine, je croiserai l’auteur des pages que je traduis aux Utopiales de Nantes. Encore un mois qui va filer à toute allure.

 

 

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Embarquement pour Kadath, ça approche

 

Je reparlais récemment du guide de Kadath à paraître chez Mnémos en novembre ; ActufSF vient de poster le dossier de présentation. Il est disponible ici et vous donnera un aperçu plus détaillé du projet, du visuel et des différentes personnes impliquées. Le dossier présente également le recueil de nouvelles de Lovecraft situées dans les Contrées du Rêve, retraduites par David Camus, qui paraîtra en même temps.

 

Je viens justement d’avoir un aperçu plus précis de ce que sera le guide une fois les textes maquettés et illustrés, et je n’ai jamais été aussi impatiente de tenir le livre entre les mains, ni aussi ravie de participer à ce projet. Je connaissais les textes et une partie des illustrations de Nicolas Fructus mais je n’avais jamais réussi à imaginer à quoi ressemblerait le guide lui-même. Ça va être quelque chose. Certains textes que je considérais encore comme à l’état de brouillon, bien qu’ils soient finalisés, prennent d’un seul coup une existence. Et à travers eux, le personnage que j’ai créé pour ce guide et dont je viens d’entrevoir le portrait une fois maquetté. Je me revois en mai/juin en train de galérer sur mes notes et mon synopsis et je me dis qu’on a parcouru un sacré chemin en quelques mois. Je me demandais au départ dans quelle mesure des personnalités aussi différentes allaien accoucher d’un projet cohérent ; cette fois c’est sûr, j’ai la réponse. Vivement novembre.

 

Mon autre grand projet de l’année, le recueil de Lisa Tuttle à paraître chez Dystopia l’an prochain, avance petit à petit. Le plus gros de la traduction est derrière moi. Certains textes résistent particulièrement bien à l’épreuve des relectures successives, ce qui est toujours bon signe. On a vite fait de se lasser d’un texte sur lequel on passe trop de temps, ou de prendre ses défauts en grippe. Quand une nouvelle, à la dixième relecture, continue à vous tirer des larmes ou à vous filer des frissons, c’est toujours très bon signe. Ce livre-là aussi, je crois qu’il aura de la tenue. Si j’avais besoin qu’on me le confirme, je sais maintenant pourquoi les textes de Lisa m’avaient autant marquée à l’adolescence.

 

Et pendant ce temps, les poppets continuent à vivre leur vie en images.

 

 

 

 

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Le bal des schizos

Puisque l’anthologie vient d’être officiellement annoncée, j’en profite pour recopier ici le sommaire du Jardin schizologique qui paraîtra le 21 octobre chez La Volte. Apparemment, c’est à moi qu’il revient d’ouvrir le bal des schizos.

 

« Née du givre » Mélanie Fazi
« Hannah » Frédéric Serva
« Exophrène » Stéphane Beauverger
« Connect I Cut : un conte de fées clinique » Sébastien Wojewodka
« Sam va mieux » Alain Damasio
« False Reversion » Thomas Becker
« The One » Hugues Simard
« Scopique » Marilou Gratini-Levit
« Effondrement des colonies » David Calvo
« M.I.T. » Philippe Curval
« Sacha » Jeanne Julien
« Sextuor pour solo » Francis Berthelot
« Veuillez lire attentivement l’intégralité de cette notice » Jacques Mucchielli & Léo Henry

 

Mon autre nouvelle à paraître cette année, « Swan le bien nommé », sera disponible dès demain puisque les éditions Ad Astra présenteront en avant-première l’antho Contes de villes et de fusées à l’occasion de la Rentrée des petits éditeurs le samedi 11 septembre. Plus d’infos ici.

 

And now, for something completely different… Je remercie l’ami Nébal de m’avoir rappelé l’existence de ce chef-d’oeuvre du nanar qu’est Blood Freak – l’histoire du type qui se transforme en dinde géante toxicomane qui tue les drogués pour boire leur sang. Ou quelque chose comme ça. Un monument rendu encore plus consternant (donc indispensable) par le doublage le plus approximatif qu’il m’ait été donné d’entendre. Pour l’anecdote, j’ai cru comprendre que dans l’intro ci-dessous, les doubleurs avaient entendu « Catholics » au lieu de « catalysts », ce qui expliquerait bien des choses. Enjoy.

 

 

 

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