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Howe et Lucie sont dans un Cargo

 

 

La minute narcissique du jour : c’est la deuxième fois que je me retrouve à faire de la figuration, aussi furtive soit-elle, dans une session Cargo et ça me fait bien marrer. La première fois, c’étaient deux secondes dans une des vidéos de la session This Is The Kit (ici, au début de We need our knees, avec Vinciane juste à côté). Cette fois, c’est dans la session Giant Sand dont je parlais hier. Ce n’est même pas tellement pour le côté narcissique que ça m’amuse, mais j’adore quand Renaud garde au montage des moments « off », juste avant ou juste après le début de la session : des bouts de dialogue, les artistes en train d’accorder leurs instruments… Ça pose l’ambiance et ça permet de fixer le souvenir de quelques moments. Ce qui m’a frappée dans le peu d’échanges qu’on a eus avec Howe Gelb, c’était le fait qu’il se rappelle clairement nos prénoms un bon quart d’heure après nous avoir été présenté. Donc ça m’a fait sourire de retrouver au montage ce moment où il nous présente à la choriste Lonna Kelley en montant dans le bus où la session a été filmée. Je me rappelais bien ce moment-là, mais avec d’autres images, forcément.

 

Drôle de moment que ces quinze ou vingt minutes passées à l’arrière du bus de tournée. Je ne me rendais pas vraiment compte de la situation. Autant j’étais intimidée pendant les présentations, autant pendant la session elle-même, j’étais surtout concentrée sur le manque de lumière qui me posait problème pour les photos, et sur le fait d’essayer de bouger le moins possible. C’est qu’on était à l’étroit, tous les quatre dans cet espace minuscule – avec Renaud qui filmait, Howe Gelb qui jouait et Cathimini du magazine Abus dangereux qui prenait ses propres photos. C’est grâce à Cathy, qui connaît bien Howe Gelb, que cette session a pu avoir lieu. Elle connaît bien l’équipe du Cargo et, en ce qui me concerne, je la croise régulièrement à des concerts depuis dix ans, vu que ses goûts musicaux recoupent en grande partie les miens, et elle a fini par devenir une amie.

 

Au cours de la session, Howe Gelb invite une de ses choristes de cette tournée, la canadienne Lucie Idlout, pour lui demander de l’accompagner sur un des titres, puis propose carrément qu’elle nous joue une de ses chansons. Au lieu de trois titres comme prévu, Renaud en a donc filmé quatre. J’ai toujours eu de Gelb l’image d’un type imprévisible dont les albums comme les concerts peuvent être aussi intenses que brouillons, mais aussi celle d’un passeur de talents. Giant Sand n’existe pas réellement en tant que groupe, c’est plutôt une formation à géométrie variable qui s’articule autour de Howe Gelb et de sa musique. C’est justement ce que je retiens de cette session autant que du concert : sa manière de mettre en avant les membres de son groupe, qui assuraient également la première partie avec leur propre répertoire. La rencontre avec Lucie Idlout a été un joli moment. J’ai beaucoup aimé sa voix, l’énergie qu’elle insuffle à des chansons folk autrement assez classiques, et aussi son côté espiègle pendant le concert – elle a passé cinq bonnes minutes, pendant l’un des rappels, à filmer ou photographier le public avec un appareil numérique. En descendant du bus, je lui ai soutiré deux photos posées, un peu timidement, ce que je n’avais pas osé faire avec Howe Gelb – lequel avait de toute façon disparu dans la nature pendant que Renaud filmait Lucie.

 

La session ne donne pas forcément une idée précise de ce que peut être la musique de Giant Sand, qui est de toute manière assez difficile à cerner d’après ce que j’en connais. J’accroche une fois sur deux, mais quand les albums sont aussi bons que le sublime Chore of enchantment (tendance mélancolique) ou que Is all over the map (tendance plus éclectique et énergique), on touche au grandiose. Plus le temps passe, plus j’écoute Giant Sand et mieux je comprends comment quelqu’un comme John Parish peut éprouver une telle admiration pour Howe Gelb. Je garde de cette session le souvenir d’un moment un peu plus froid que ce que j’ai pu vivre lors de sessions précédentes – avec Jesse Sykes notamment, que j’ai eu l’impression de redécouvrir ce jour où on l’a filmée au Père-Lachaise (la vidéo sera bientôt en ligne). Mais je suis vraiment ravie d’avoir partagé ce moment-là avec Renaud et Cathy.

 

Le reste de la session est visible ici, et mes photos de la rencontre .

 

PS : Le sac Totoro ci-joint appartient à Cathy. La classe, non ?

 

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32 ans, et après

Alors voilà, j’ai 32 ans. J’ai déjà entendu dire par des gens plus âgés que moi que la décennie 30-40 était celles qu’ils avaient préférée. Je ne peux pas en dire autant pour l’instant. C’est vrai qu’on se sent plus serein passé la trentaine, on se connaît mieux et on sait mieux vers quoi on se dirige. En contrepartie, on n’a plus forcément cette énergie de la vingtaine qui poussait à aller de l’avant, on commence à se demander ce qu’on est en train de faire de sa vie, et les problèmes non résolus prennent de plus en plus de place. Moi qui ai une tendance naturelle assez forte à l’introspection et aux questions existentielles (ne me dites pas que ça ne se voit pas dans ce que j’écris), je dois dire que la trentaine n’a pas aidé. C’était peut-être l’effet « anniversaire imminent » mais certains vieux problèmes ont refait surface ces dernières semaines, encore plus fort que d’habitude. J’avais l’impression d’étouffer et de me retrouver isolée sans pouvoir en parler, même quand j’étais bien entourée. Et puis j’ai fait le ménage dans ma tête lors de la semaine qui vient de s’écouler. J’ai commencé à en parler et à aller vers les gens, et par effet boule de neige, j’ai l’impression d’avoir reçu énormément de bonnes ondes en retour. Il y a eu des moments précieux au cours de cette semaine, des échanges, des gestes, des conversations avec des amis, qui m’ont donné l’impression de pouvoir à nouveau avancer. Du coup, j’ai abordé les 32 ans plus sereinement et je me sens beaucoup plus légère que je ne l’étais lundi dernier.

 

Un petit plaisir tout bête au cours de cette semaine : avoir eu, pour la première fois depuis longtemps, l’occasion de cuisiner pour des amis. Je dis en blaguant que ce sont mes gènes italiens qui se réveillent (ou ma Bree Van De Kamp intérieure, au choix) mais c’est quelque chose que j’adore : passer un moment tranquille dans ma cuisine en écoutant de la musique, souvent David Bowie pour des raisons qui m’échappent, et en pensant aux gens pour qui je prépare ces plats. J’adore le côté manuel de la cuisine, que je trouve vraiment apaisant, et j’aime plus particulièrement la faire pour les autres. Je n’en ai pas souvent l’occasion, ne serait-ce que parce que je reçois assez peu chez moi. Avec un peu de chance, ça va changer – une de mes résolutions pour l’année à venir, c’est de trouver un nouvel appartement, moins sombre et plus adapté à recevoir des gens. Un deux pièces plutôt qu’un studio, dans l’idéal.

 

Sinon, parmi les bons souvenirs de la semaine écoulée… Je m’apprêtais à poster un lien vers une session Cargo à laquelle j’ai assisté jeudi et dont la mise en ligne est imminente, mais ça fera l’objet d’une prochaine entrée. Il s’agit cette fois de Howe Gelb, le big boss de Giant Sand dont j’ai déjà parlé ici. Je présente généralement Giant Sand comme « le groupe dont est issu Calexico« , ce n’est pas exactement ça même si Joey Burns et John Convertino ont été la section rythmique de Giant Sand il y a quelques années. Pour les gens qui s’intéressent au même type de musique que moi, tendance folk/blues/country américaine, Howe Gelb est une pointure – un type pas forcément très connu, mais extrêmement influent, doublé d’un découvreur de talents. Au cours de la session, tournée à l’arrière de son bus de tournée, il a d’ailleurs invité une autre personne à le rejoindre, la canadienne Lucie Idlout qui assurait sa première partie ainsi que les chœurs pendant le concert. Jolie voix, jolie présence, joli moment. Je reparlerai de tout ça quand la session sera en ligne. Le concert au Point FMR m’a moins impressionnée que d’autres concerts de Giant Sand que j’ai pu voir, mais c’est toujours quelque chose de voir Gelb sur scène, avec son air pince-sans-rire, son charisme tranquille et sa voix magnifique.

 

À propos de vidéos sur le Cargo, on me souffle que l’interview filmée d’Amanda Palmer pourrait être mise en ligne cette semaine, et la session de Jesse Sykes au Père-Lachaise dont j’ai déjà parlé vers mi-décembre.

 

À part ça, je rappelle que c’est ce mardi que je participe à la table ronde « Que sont les monstres devenus ? » avec Charlotte Bousquet, Sire Cédric, Justine Niogret, Nicolas Cluzeau et Jean Marigny, ça se passe à l’Ecole Estienne (18 boulevard Blanqui, métro Place d’Italie), venez nombreux.

 

Et samedi, autre événement à ne pas manquer, la dédicace de Francis Berthelot chez Scylla (8 rue Riesener, métro Montgallet) à l’occasion de la sortie de son roman Le petit cabaret des morts. Le roman s’inscrit dans une série baptisée le « Rêve du démiurge » mais chaque roman peut être lu indépendamment des précédents, même s’ils se répondent pas un certain nombre d’éléments récurrents. Pour ceux qui ne le connaissent pas, en plus d’être quelqu’un d’adorable qui devient carrément lyrique quand il parle de catch ou de séries télé (c’est lui qui m’a convertie à Buffy il y a quelques années), Francis est aussi un sacré écrivain. Il écrit des choses belles et poétiques, souvent extrêmement poignantes. J’ai été très marquée par Rivage des intouchables, qui met en scène l’apparition d’une épidémie sur une planète où cohabitent deux espèces séparées par un tabou, et derrière laquelle on ne peut que deviner le spectre du Sida. Et aussi par Nuit de colère, et par Le jongleur interrompu dont la fin m’a tellement prise à la gorge que j’ai failli ne pas pouvoir le terminer. Il aborde des sujets graves mais ses textes ne sont jamais pesants pour autant, et son écriture est vraiment magnifique.

 

Pour finir sur une note saisonnière, est-ce que j’ai déjà parlé ici du CD de chants de Noël lovecraftiens de la HPLHS, A very scary solstice  ? Je pense que vous comprendrez le concept en allant jeter une oreille sur les extraits suivants : It’s beginning to look a lot like fish-men (que j’adore d’autant plus que la référence à la nouvelle « Le cauchemar d’Innsmouth », une de mes nouvelles préférées de Lovecraft, est transparente), The carol of the olde ones et Cthulhu lives. Plus de détails sur le CD ici. Personnellement, je suis fan.

 

Et à défaut de chambres d’hôtel ces temps-ci : autoportrait chez moi le soir de mes 32 ans.

 

 

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La nostalgie appliquée

 

Je parlais récemment de l’exposition « La nostalgie appliquée », qui met en parallèle des photos de mon amie Vinciane Verguethen prises à Belgrade et du photographe serbe Nebojša Babić prises à Paris. L’idée étant que chacun des photographes capture dans la ville de l’autre des images qui lui rappellent la sienne, de sorte que les deux séries se répondent en écho. J’ai enfin pu passer voir cette expo hier, en compagnie de Vinciane qui m’en a fait la visite guidée. Une impression m’a frappée en arrivant, pendant que j’attendais que Vinciane me rejoigne : face à certaines de ses photos, une impression d’évidence sur laquelle j’aurais du mal à mettre des mots. Je ressens ça régulièrement quand je découvre ses photos sur Flickr ou sur le Cargo, je l’ai ressenti de nouveau hier, par exemple quand je suis tombée en arrêt devant une photo pourtant toute simple : deux bancs, un pigeon, une étendue d’herbe, et il se passe quelque chose de très fort sans que j’arrive à expliquer quoi. Il y a vraiment quelque chose qui me touche profondément dans son travail de photographe, un regard particulier, un travail sur les couleurs, une lumière, une douceur, difficile à expliquer. Je crois qu’elle fait très clairement partie des gens qui ont fait évoluer mon regard sur la photo depuis l’an dernier. J’aime particulièrement ses portraits, et notamment ses photos posées de musiciens (quelques-unes de mes préférées – Alina Simone, Brisa Roché, Vic Chesnutt entre autres – figurent dans cette série pour vous en donner une idée).

 

Pour en revenir à l’exposition, la mise en parallèle des deux séries est particulièrement intéressante. Des lieux, des portraits, qui se répondent parfois de manière assez troublante. Je pense notamment à deux passants photographiés devant des murs couverts de graffitis, et aussi à deux portraits placés côte à côte, un homme photographié par hasard dans la rue à Paris, une femme en train de faire des photos de mode à Belgrade. On s’amuse à chercher des échos d’une photo à l’autre, certains sont surprenants, d’autres un peu plus superficiels, mais c’est toujours ludique. Pour l’anecdote, il semblerait que les photos de Nebojša Babić aient été prises au G9, mon appareil à moi que j’ai. Je crois que je ne me rends pas encore bien compte de ce dont cet appareil est capable.

 

L’exposition se tient jusqu’à début décembre au Centre Culturel de Serbie, 123 rue Saint-Martin, juste en face de Beaubourg. Vous pouvez déjà avoir un aperçu de l’exposition sur ce site – mais c’est forcément beaucoup mieux en vrai.

 

 

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Trucs en vrac

 

Pas trop envie de rédiger d’entrées longues et détaillées en ce moment – entre autres choses, je suis en train d’accélérer sur ma traduction actuelle pour compenser le petit retard que j’avais pris sur la précédente, donc ça m’occupe pas mal. Comme je ne suis de toute façon pas d’humeur très sociable et pas très branchée sorties en ce moment, ça tombe bien. Le fait qu’il s’agisse d’un autre roman de Kelley Armstrong, le quatrième que je traduis, aide pas mal aussi : c’est toujours aussi agréable à lire et à traduire, et le côté « enquête surnaturelle » présent dans Industrial Magic tient suffisamment en haleine pour me faire avancer plus vite (comme je connais déjà bien la série, je n’ai pas lu le livre avant de commencer la traduction).

 

Ça fait un moment que je me répète qu’il faudrait remettre mon site à jour mais j’ai un peu la flemme, surtout pour la partie « Album photos » qui prend plus de temps que ça n’en a l’air. Peut-être ce week-end, si j’arrive à me bouger un peu. En attendant, quelques news en vrac…

 

J’avais déjà signalé une interview en deux parties enregistrée pour l’émission d’Eric Vial sur Fréquence protestante. La deuxième partie sera en ligne encore quelques jours sur cette page (cliquer sur « Science Fiction »). On y entend notamment Eric Vial faire une lecture de ma nouvelle « Emily », qui est en ligne sur mon site.

 

Plus énormément de signatures et salons dans les semaines et mois à venir, mais je participerai le 13 décembre au Festival de Sèvres comme les années précédentes (plus de détails ici) et également le 2 décembre à une table ronde sur le thème « Que sont les monstres devenus ? » à l’Ecole Estienne (18 boulevard Blanqui, Métro Place d’Italie) à partir de 18h avec Charlotte Bousquet, Sire Cédric, Justine Niogret, Nicolas Cluzeau et Jean Marigny (j’espère n’oublier personne). J’aurais dû l’annoncer plus tôt mais je ne m’étais pas rendu compte que la date était si proche – pour l’instant, j’ai du mal à me projeter au-delà de la fin du mois, sans doute pour cause d’anniversaire imminent (déjà 32 ans, ça va trop vite).

 

À la fin du mois, d’ailleurs, je rappelle qu’il y aura à la librairie Scylla (8 rue Riesener) une signature de Christopher Priest à l’occasion de la ressortie de son roman Le Glamour (qui s’appelait précédemment Le Don) dans une nouvelle traduction de Michelle Charrier. J’ai un très bon souvenir de ce livre lu il y a quelques années. Pour ceux qui ne connaissent pas Christopher Priest, c’est l’occasion de découvrir – ses bouquins sont passionnants (j’ai un gros faible pour Le Prestige, roman assez vertigineux adapté par Christopher Nolan au cinéma) et le monsieur est adorable. Moi, en tout cas, j’y serai sans faute, d’autant que ça fait un moment qu’on n’a pas croisé Christopher Priest aux Utopiales de Nantes où il était venu plusieurs années de suite.

 

Et je profite de cette entrée bric-à-brac pour signaler la sortie d’un petit livre que j’ai sous la main mais que je n’ai pas encore eu le temps de lire. Ceux qui suivaient de près les parutions de l’Oxymore se rappelleront sans doute les textes de Lélio, qui avait publié entre autres le recueil Douze heures, du crépuscule à l’aube. J’avais été très impressionnée par sa plume et notamment par sa nouvelle « De la noirceur de l’encre ». Elle vient de publier, sous le nom de Yaël Assia, un petit recueil de cinq nouvelles intitulé Cannibales. Quelques détails ici et sur son blog.

 

Et côté concerts, comme je n’en ai pas parlé récemment ? Plus que Giant Sand le 27 novembre, soit la veille de la signature de Christopher Priest. Les concerts de Howe Gelb et de son groupe sont parfois imprévisibles, mais toujours intenses, j’ai hâte d’y être. Pour conclure la rubrique, j’ajouterai juste que revoir Phoebe Killdeer sur scène un soir où on entre dans la salle avec le moral dans les chaussettes, comme je l’ai fait lundi dernier, c’est le meilleur moyen de ressortir en faisant des bonds partout et avec un sourire jusqu’aux oreilles. C’est déjà excellent sur disque mais ça donne une pêche pas croyable en concert. Ça aura été une de mes grosses découvertes de l’année. Ci-joint une vidéo du concert de lundi, pour la peine.

 


 

 

 

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Et pendant ce temps, du côté de Norfendre…

Contrairement à ce que laissait sournoisement entendre RMD dans les commentaires de l’entrée précédente, si j’avais disparu de la circulation, ce n’était pas parce que je faisais ma no-life sur la nouvelle extension de World of Warcraft. C’est parce que j’ai attendu une bonne semaine de récupérer ma connexion chez moi (c’est désormais chose faite, je me sens plus légère). Ce qui ne m’a pas empêchée de faire ma geek et d’emporter ladite extension pour l’installer chez mes parents. Je suis moins accro à WoW que je l’ai été à une époque, mais l’envie de découvrir l’extension dès le jour de sa sortie était trop forte.

C’est là que je m’aperçois qu’avec ce jeu, j’ai connu trois périodes d’extase absolue : la découverte du jeu lui-même il y a deux ans, avec ma première chasseuse elfe. La découverte du contenu de la première extension, Burning Crusade, l’an dernier (avec ma morte-vivante démoniste cette fois). Et la découverte depuis trois jours de cette nouvelle extension, Wrath of the Lich King. Finalement, je n’aime rien tant dans ce jeu que l’exploration de territoires qui paraissent encore vierges, avant que tout le monde ait arpenté les zones, fait les quêtes, découvert les instances et qu’on tombe dans un fonctionnement qui tienne plus de la routine (répéter les instances, monter les réputations, gagner des sous pour acheter des montures, etc). Ça a son charme aussi, mais c’est autre chose. Il y a un frisson particulier lorsqu’on entre dans un territoire dont on ne sait encore rien. Des deux zones de départ de WotLK, j’ai commencé par le Fjord hurlant, dont j’ai adoré l’ambiance nordique – le côté viking de certaines architectures, les chefs ogres qui portent des noms scandinaves, les valkyries, les villages de pêcheurs rappelant les eskimos… Un changement assez radical après l’ambiance très SF de Burning Crusade. J’espère ne pas me lasser de ces territoires-là comme j’ai fini par me lasser de ceux de BC, qui n’avaient pas le charme de ceux du « vieux monde » de WoW. Pourtant, je me rappelle la même surexcitation à la sortie de BC. Parmi mes meilleurs souvenirs de l’extension, deux instances qui m’ont particulièrement éclatée. Les Grottes du Temps où l’on rejoue des événements historiques, surtout la partie où l’on se déguise en humain (beurk) pour s’infiltrer dans le Fort-de-Durn et participer à l’évasion du chef orc Thrall. Et surtout Karazhan, la tour hantée où en plus d’affronter des boss classiques, on dispute une partie d’échecs en prenant le contrôle de pions humanoïdes et on se bat sur la scène de l’Opéra contre des acteurs qui jouent au choix Roméo et Juliette, Le Magicien d’Oz ou Le Petit chaperon rouge. Ça fait partie de mes souvenirs les plus ludiques de WoW.

 

Mais ce qui m’a le plus impressionnée pour l’instant dans cette nouvelle extension est venu de là où je ne l’attendais absolument pas. Je n’avais pas spécialement l’intention de tester la nouvelle classe des « chevaliers de la mort », d’autant que l’idée de commencer un personnage au niveau 55 ne me disait rien : ce que j’aime le plus dans ce jeu, c’est créer un personnage au niveau 1 et le regarder évoluer petit à petit. Surtout que 55, c’est à trois niveaux de l’arrivée en Outreterre, le continent de l’extension Burning Crusade dont je ne suis pas très fan. Mais on m’a conseillé de créer un chevalier de la mort juste pour l’ambiance du début. J’y ai passé quelques heures de jeu et je ne m’en suis pas encore remise. C’est tout simplement ce que j’ai vu de plus bluffant depuis que je joue à WoW, moins en terme de jeu que de mise en scène et d’immersion. Pour tout joueur qui a un peu traîné du côté des Maleterres vers le niveau 55 et qui connaît les grandes lignes des faits historiques du monde d’Azeroth, c’est particulièrement émouvant. Pour résumer grossièrement à destination des non-joueurs : on se retrouve dans la peau de l’une des créatures que l’on combattait précédemment et on revit certains événements vus du côté obscur. Les chevaliers de la mort sont les soldats morts-vivants de l’armée que veut lever Arthas le roi-liche – on commence donc le jeu dans une nécropole qui flotte au-dessus des Maleterres où l’on reçoit les ordres d’Arthas et de ses généraux. On nous forme à devenir une machine à tuer, une créature chargée de répandre la désolation et la contagion du Fléau. Je ne veux pas trop en révéler pour ceux qui y joueront plus tard, mais toute cette partie est remarquable. L’ambiance est terrible, les chevaliers de la mort ont un côté moins cartoon et plus inquiétant que les autres morts-vivants qu’on peut incarner dans le jeu, et surtout, on a moins l’impression d’être un joueur qu’un soldat de cette armée des morts en train de semer la désolation, d’autant que le décor évolue à mesure que le plan de conquête avance, ce qui n’est pas le cas d’habitude dans le jeu (pas dans cette façon en tout cas). Il y a une attention aux détails assez terrible. Je pense notamment à une quête toute simple où l’on nous demande d’entrer dans une prison pour y achever un prisonnier. L’astuce, c’est qu’il y a dans cette prison un représentant de chacune des races du jeu, et le prisonnier désigné appartient à la même race que le joueur et tente de le raisonner. Ma chevalière à moi étant une trollesse, on lui a fait exécuter un troll. Je ne sais pas pourquoi mais ça fait partie des détails auxquels j’ai pas mal repensé depuis, comme à des scènes d’un film, ce qui ne m’était jamais arrivé avec ce jeu. L’autre séquence qui me tourne pas mal dans la tête est un combat suivi d’une animation, assez impressionnants en termes de mise en scène, dont je dirai simplement qu’ils se déroulent dans un haut lieu des Maleterres que les joueurs connaissent bien.

 

Après ça, c’est presque une déception d’en arriver à la partie où le personnage rejoint la Horde et retrouve le cours normal du jeu. L’idée de reprendre les suites de quêtes normales après avoir vécu toute cette préparation et ces séquences épiques paraît un peu banal. Je vais plutôt reprendre l’exploration des nouveaux territoires avec ma démoniste. Mais pour l’instant, j’adore cette extension.

 

Pour finir, et sans aucun lien, la chanson du jour : Chicago de Sufjan Stevens, juste parce que je l’écoutais hier en arrivant à Bruxelles avec mes parents et que la musique collait parfaitement au moment. Je l’ai toujours associée à la notion de voyage, peut-être parce qu’on l’entend dans le film Little Miss Sunshine, ou parce qu’elle faisait partie d’une sélection de chansons que j’avais emportée aux États-Unis. Écouter ce morceau-là un dimanche matin à l’arrière d’une voiture en regardant défiler les bâtiments, c’est juste magique.

  

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