Blog - page 59

Bis repetita

Spéciale dédicace à Daylon, Epikt, rmd et au fan-club informel d’Amanda Palmer qui traîne dans le coin :

 

 

Quatre mois plus tard, on prend les mêmes et on recommence. Le Cargo (dont je ne donne pas le lien aujourd’hui vu qu’il est en panne) sera bientôt fier de vous présenter une interview vidéo d’environ un quart d’heure tournée aujourd’hui même. Moi qui étais frustrée qu’on n’ait pas pu filmer Amanda lors de l’interview précédente, vu que le personnage est assez savoureux, je suis sur un nuage. Et cette fois, j’ai pu prendre des photos.


N’ayant pas une grande habitude des interviews, j’ai trouvé assez rigolo de questionner deux fois la même personne à quatre mois d’intervalle. Ça devrait donner un résultat très différent de la première fois : entre temps, j’ai (beaucoup) écouté l’album, et on disposait d’un peu moins de temps cette fois-ci. Les questions portent de manière plus précise sur les chansons et sur la série de vidéos qui les accompagne. Du coup, les réponses sont plus brèves et s’enchaînent plus rapidement. Un fond de superstition m’empêche d’en dire plus avant d’avoir récupéré le fichier son pour réécouter et retranscrire tout ça, mais le résultat devrait être assez marrant.


Du coup, j’attends le concert de demain soir encore plus impatiemment. Détail intéressant : elle assure en ce moment tous ses concerts avec une jambe dans le plâtre suite à une rencontre malheureuse avec une voiture à Belfast, comme raconté sur son blog. Et elle affirme n’avoir quasiment rien changé à son jeu de scène depuis. Curieuse de voir ça.

 

Je vous laisse en attendant avec mon tube de ces dernières semaines. À demain, pour ceux qui seront à la Boule noire.

 


 

 

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Radio days

Cette fois-ci, je ferai vraiment bref, étant dans un état de liquéfaction avancée, ce qui a le don de faire ressortir mon schtroumpf-grognon-garou intérieur. J’ai enregistré récemment une interview en deux parties pour une émission consacrée à la science-fiction que tient Eric Vial sur Fréquence protestante. La première partie est actuellement en écoute à partir de cette page (cliquez sur « Science-fiction » comme de bien entendu) et j’y fais entre autres une lecture de ma nouvelle « Soir de noce », qui est disponible sur mon site. Dans l’émission suivante, qui sera diffuse en novembre, c’est Eric qui s’y colle pour la lecture.

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Des contes, des chansons, des images

Autant vous le dire tout de suite, cette entrée sera longue. Il y aura la partie « signatures et salons » au début (sans autoportrait, comme je n’ai pas logé à l’hôtel) et la partie musicale à la fin, avec des images et des extraits sonores.

 

Ce samedi, c’était donc le jour de la signature/lecture/spectacle avec Claude Mamier à la librairie « Au comptoir des rêves » de Reims. Claudio, je le connais depuis quelques années – on a publié nos premiers textes à peu près en même temps, à l’époque de la revue Ténèbres et de l’Oxymore et on s’est pas mal croisés à l’époque, comme il habitait Paris. Il a publié un premier recueil chez l’Oxymore (Récits des coins d’ombre) avant de partir trois ans faire le tour du monde, il est rentré en France depuis deux ans, habite désormais Albi, a publié un deuxième recueil (Les contes du vagabond) chez Malpertuis et donne régulièrement des spectacles de contes. Julien Ferré, le libraire, est un de ses amis que j’avais déjà croisé plusieurs fois et qui parlait depuis un moment d’organiser cette journée.

 

À ceux qui habitent Reims ou passent dans le coin, je conseille vivement d’aller faire un tour « Au comptoir des rêves » (6 rue du Barbâtre). Comme toute librairie spécialisée tenue par un passionné, c’est un endroit accueillant, qui l’est rendu encore plus par le décor. J’ai déjà vu des librairies qui faisaient également salon de thé, mais c’est la première fois que j’en vois une qui ait un véritable coin salon, avec des fauteuils très confortables. Quelques images pour vous donner une idée de l’ambiance.






L’après-midi commençait par une lecture d’extraits de nouvelles, suivi d’une dédicace. Le public n’a pas été très nombreux, mais c’étaient des passionnés, donc les discussions qui ont suivi les lectures ont été très chouettes. Il y avait d’ailleurs dans le public Simon Sanahujas, auteur lui aussi, qui sera en dédicace Au comptoir des rêves le 8 novembre. On s’était réparti les lectures entre Claudio, Julien et moi. Claudio a lu notamment la première partie de sa nouvelle « Musique des morts » qui m’avait pas mal marquée à l’époque de sa parution, et dont la mise en place du décor et de l’ambiance est assez frappante. Julien a lu en entier ma nouvelle « Les cinq soirs du lion ». Je pensais que le texte serait un peu confus à l’oral mais le résultat passait vraiment très bien. J’avais choisi pour ma part de lire deux extraits. J’ai adoré lire un passage tiré de « Mémoire des herbes aromatiques » : j’avais l’impression de me laisser gagner par la colère et le mépris qui sont ceux de Circé lorsqu’elle raconte à Ulysse sa version des faits, et c’était assez grisant. J’ai eu un peu plus de mal avec l’extrait de « La cité travestie », même si c’était agréable à lire.

 

Après la dédicace, Claudio a présenté un spectacle de contes adapté des écrits de Neil Gaiman : plusieurs extraits de Miroirs et fumées et de Sandman. Je l’avais déjà vu réciter des contes il y a quelques années mais j’ai été assez impressionnée samedi. Il a gagné en expérience, en assurance, il maîtrise vraiment l’espace, les mouvements, les intonations et il sait captiver l’attention du public. J’adore sa version de « Dream of a thousand cats » (extrait de Sandman) et aussi d’une nouvelle dont le titre français m’échappe mais qui s’appelait « We can make it for you wholesale » (l’histoire d’un type qui engage un exterminateur pour se débarrasser d’un gêneur, et à qui on propose des prix de gros s’il choisit plusieurs victimes).



Je crois que tout le monde, côté public, côté libraire et côté auteurs, était très content de cette après-midi. J’ai vraiment apprécié cette formule un peu particulière mélangeant contes, signatures et lectures, et il faut dire que le cadre s’y prêtait vraiment bien. Le retour a été très chouette aussi, j’ai continué à dévorer Mystic river dans le train, il y avait un rayon de soleil, j’étais un peu endormie mais contente. Une sorte de monstrueux coup de barre m’est tombé dessus au retour, mais j’ai eu quelques heures pour me poser avant de ressortir pour un concert qui a eu le bon goût de commencer à 18h30. Deux heures plus tard, j’étais rentrée chez moi, ce que j’ai particulièrement apprécié pour le coup.

 

L’an dernier, j’ai déjà consacré une entrée de blog à Suzanne Vega sur MySpace, donc veuillez m’excuser par avance si je me répète. J’ai constaté un phénomène curieux qui est que parmi les gens qui ont des goûts musicaux similaires aux miens, très peu écoutent Suzanne Vega, pour ne pas dire personne. C’est simple, je ne croise jamais de gens que je connaisse à ses concerts, ce qui est quand même inhabituel. Pourtant, ses albums ne sont pas très différents de ce que font pas mal d’artistes folk considérés comme nettement plus tendance. Je crois qu’il y a un énorme malentendu autour de sa musique. Pour certaines personnes, c’est juste une chanteuse folk un peu gnan-gnan qui ne mérite sans doute pas qu’on s’arrête sur ses albums ; pour d’autres, une chanteuse qui a fait deux tubes un peu par accident dans les années 80 avant de disparaître de la circulation (alors qu’elle sort régulièrement des albums, mais beaucoup ont cette impression). Vous avez tous déjà entendu au moins Luka et/ou le remix qui avait été fait à l’époque de Tom’s diner (morceau qui est a cappella à l’origine), et je me rappelle que Solitude standing passait pas mal à la radio quand j’étais ado. Ce qui me fait rire (jaune), c’est de songer au nombre de personnes qui ont retenu les deux premières phrases de Luka (« My name is Luka/I live on the second floor ») et qui n’ont pas la moindre idée de ce dont parle la chanson – le Luka en question est un enfant battu. Le texte est terrible, justement parce qu’il est extrêmement simple et pudique. Il y a deux passages que je trouve très forts en particulier : « Yes I think I’m ok/Walked into a door again/If you ask, that’s what I’ll say/It’s not your business anyway » et plus loin « They only hit until you cry/After that, you don’t ask why/You just don’t argue anymore ». Les arrangements ont mal vieilli, comme une grande partie du magnifique album Solitude standing, la chanson est lassante quand on l’a trop entendue, mais j’admire vraiment la force de ce texte qui n’a l’air de rien si on l’écoute distraitement.

 

Pour tout vous dire, il y assez peu d’artistes dont j’ai passé des heures à décortiquer les textes parce qu’ils me fascinaient indépendamment de la mélodie. Il y a bien évidemment Nick Cave, Paddy MacAloon de Prefab Sprout il y a déjà un certain temps, Joni Mitchell pour une poignée de chansons, tout récemment Amanda Palmer, et avant tous ces gens-là, Suzanne Vega. Je l’admire beaucoup comme musicienne, mais peut-être encore plus comme écrivain. L’an dernier, je me suis de nouveau penchée sur ses paroles après la sortie de l’album Beauty and crime, qui dit de très belles choses sur le vieillissement, le deuil, le temps qui passe, un album écrit par une femme qui voit approcher la cinquantaine et qui a connu son lot de deuils et de déceptions amoureuses. C’est là que je me suis rendu compte que ses textes me parlaient différemment selon l’âge auquel je les écoute. Je suis de plus en plus touchée par une chanson comme Gypsy qui parle d’un Anglais qu’elle a connu dans sa jeunesse et qui a été son amant, alors que je ne l’appréciais pas plus que ça vers 15/20 ans.

 

Étant d’humeur un peu larme à l’œil ce dimanche, pour des raisons qui tiennent essentiellement à un début de crève et au manque de sommeil, je savais que ses chansons feraient vibrer certaines cordes encore plus fort que d’habitude. Comprenez : je m’attendais à me mettre à chialer en plein concert, comme ça me l’avait fait l’an dernier en entendant Gypsy. Ça n’a pas raté. Non pas une fois, deux fois, mais trois fois. Il faut dire qu’elle jouait ce soir en acoustique, en duo avec un bassiste, ce qui donne un impact particulier à sa musique – j’apprécie toujours un peu moins quand elle joue en groupe, ça donne des sets assez carrés et moins surprenants, et sa voix et ses mélodies sont moins mises en avant. Donc, première grosse bouffée d’émotion quand elle a joué non pas Gypsy cette fois, mais sa chanson jumelle, In Liverpool, qui parle du même homme. C’est peut-être ma chanson préférée de son répertoire, et comme cette version dépouillée était vraiment très belle, ça a fait remonter pas mal de trucs et ça m’a vraiment prise à la gorge.

 Un peu plus tard, Rosemary vers la fin du concert. Et là, re-boum. Je précise qu’étant une madeleine par nature, il m’arrive de temps en temps d’avoir la larme à l’œil en concert, mais ce sont plus rarement les grandes eaux comme ce soir. Rosemary, c’est une inédite peu connue, assez classique et qui n’apporte sans doute rien de neuf par rapport à ce qu’elle a fait avant, mais je trouve qu’il se passe quelque chose de magique dans le refrain. J’aime particulièrement cette phrase très imagée : « I had come to meet you/With a question in my footstep ». C’est la chanson que j’espère entendre chaque fois que je la vois en concert, et j’y ai droit une fois sur deux. Et au rappel, Anniversary. Une chanson en demi-teinte que je trouve très émouvante, qui évoque les fantômes qui peuplent les rues de New York et en filigrane le souvenir du 11 septembre. Et re-re-boum. Elle m’a prise aux tripes encore plus que d’habitude. Je devais être d’humeur à ça.

 

Pour le reste, la setlist était quasi parfaite. Pas mal de mes préférées en live (en plus des trois morceaux que je viens de citer : Caramel, Gypsy, Calypso, World before Columbus qui me fait toujours penser à ma frangine qui apprenait à la jouer à la guitare quand on habitait chez nos parents). Un seul morceau que je n’aime vraiment pas (Frank & Ava). Quelques versions vraiment surprenantes, comme chaque fois qu’elle joue en acoustique : là, c’étaient les deux morceaux les plus énergiques du concert, When heroes go down et surtout Tombstone dans des versions franchement excellentes. Un effet très curieux à la fin de Tom’s diner, chanté a cappella : lorsqu’elle marque une pause juste après « As I’m listening to the bells of the cathedral », le dernier mot a résonné comme si on se trouvait réellement dans une cathédrale. Je ne sais pas si l’effet était voulu mais ça a bien fait rire la salle.

 

Je commence à l’avoir pas mal vue depuis la tournée de Nine objects of desire en 1997. Je connais son numéro par cœur, les histoires qu’elle raconte entre les morceaux, je sais plus ou moins à quoi m’attendre mais il y a toujours des moments qui me surprennent. Il se passe toujours, à un moment ou un autre, quelque chose de vraiment poignant. Le fait que j’écoute sa musique depuis l’âge de quinze ans, surtout l’album Solitude standing, doit accentuer l’effet. Mais décidément, j’adore cette voix, ce sens de la mélodie qui touche à l’évidence, l’univers qui se dessine dans ses paroles. Je suis entrée dans la salle de concert totalement naze, un peu grincheuse parce que j’étais moins bien placée que d’habitude, avec l’envie de m’affaler contre la scène pour m’endormir sur place, et puis elle est arrivée, elle a joué les premières notes de Marlene on the wall et soudain j’étais vachement contente d’être là.

 

Pour ceux qui voudraient mettre des sons sur les titres cités dans cette entrée, plusieurs sont en écoute ici, puisque Deezer est mon nouvel ami.

 

PS : J’ai bien conscience que je passe mon temps à râler que je suis naze en ce moment, mais là, tout de suite, j’ai l’impression d’avoir le double de mon âge. L’avantage, c’est que demain au réveil, j’aurai rajeuni de 31 ans. J’attends ma grasse matinée de dimanche prochain avec une impatience, je ne vous dis que ça.

 

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Calexico, dix ans plus tard

 

Putain, dix ans. C’est l’idée qui m’a traversée en arrivant hier devant la scène de la Cigale pour y revoir Calexico (pour la dixième ou douzième fois depuis 1998). À l’époque, c’était déjà à la Cigale que j’étais venue les voir au festival des Inrockuptibles. J’avais acheté ma place exprès pour ce groupe, étant totalement accro à l’album The black light depuis deux ou trois mois. Les choses n’ont pas tellement changé en dix ans. Joey Burns a toujours la même coupe de cheveux, la même chemise à carreaux, il tire toujours la gueule en arrivant sur scène et cabotine ensuite avec le même sourire « Émail diamant ». John Convertino arbore toujours la même chemise blanche et il est toujours l’incarnation de la classe la plus absolue avec son jeu de batterie hypnotique et gracieux. Le groupe est le même, à peu de choses près – je me rappelle avoir vu au moins Volker Zander et Martin Wenk dès les premiers concerts, sans doute les autres aussi étaient-ils déjà là. Manquent juste les mariachi Luz de Luna qui les accompagnaient sur deux tournées, celles dont je garde un souvenir ébloui.


Pour ceux qui ne connaissent pas Calexico, le casting en images :

Joey Burns, l’homme aux éternelles chemises à carreaux : 

John Convertino, le batteur le plus fascinant de Tucson, du monde et de l’univers réunis :

Paul Niehaus que j’adore photographier sans bien savoir pourquoi – à un concert d’Iron & Wine où je m’étais passablement emmerdée par ailleurs, j’avais fait plusieurs gros plans de sa main.

Volker Zander qui a toujours une bouille pas possible en photo (en vrai aussi, d’ailleurs) :

Martin Wenk, et aussi Jacob Valenzuela au fond (pas très visibles, il est vrai) :

(Note aux photographes de petite taille qui auraient l’idée saugrenue d’entasser leurs affaires sur le devant de la scène : si vous avez le format adéquat pour vous accouder à la scène de la Cigale, évitez de poser devant vous un pull de couleurs vives qui aura la fâcheuse idée d’apparaître sur le bas de vos photos et d’en flinguer une partie.)

 

J’ai un peu décroché de la musique du groupe mais je continue à les suivre comme de vieux amis dont on prend régulièrement des nouvelles. Comme je l’expliquais dans une entrée précédente, j’avais été un peu déçue par le concert donné il y a deux ans au Bataclan et je craignais de revivre la même chose hier. On se sent toujours devenir vieux con quand un groupe qu’on suit depuis longtemps nous emballe moins qu’avant mais qu’on est entouré d’un public de plus en plus enthousiaste, limite hystérique. Ça m’avait énervée, au Bataclan. L’impression de voir un groupe surdoué devenir une machine certes efficace, mais qui marchait au pilote automatique. Et qui avait renoncé à une certaine spontanéité au profit d’une formule trop bien rôdée.

 

Hier aussi, le début m’a énervée. C’était un peu trop lisse et mécanique, et surtout, le groupe a joué dans la première demi-heure deux des chansons qui illustrent le mieux, pour moi, la façon dont Calexico peut parfois tourner en rond. D’abord Across the wire qui est une des chansons que j’aime le moins de leur répertoire – elle n’est pas si mal en soi, mais ils ont déjà fait la même chose en beaucoup mieux. Et puis Roka, autre morceau caractéristique de la tendance hispanisante de leur musique (arrangements de cuivres, paroles mélangeant espagnol et anglais). Entendre le public devenir totalement hystérique aux premières notes d’Across the wire m’a énervée et déçue à la fois. Je me suis dit que c’était mort et que j’étais arrivée à un stade où je n’étais plus en adéquation avec la musique du groupe.

 

C’est la partie où j’ai le plus mitraillé en attendant que ça passe, pour ainsi dire. Un peu déçue de ne pas très bien voir John Convertino d’où j’étais placée. J’ai obtenu deux photos de lui dont je suis assez fière, mais presque par accident. Le reste du temps, soit il était caché derrière les cymbales, soit le résultat est flou. Je regrettais de ne pas pouvoir observer mieux que ça son jeu de batterie. Dieu sait que s’il y a un membre de Calexico devant qui je suis en admiration béate, c’est bien lui.

 

Et puis il s’est passé quelque chose. Ils ont joué Black heart qui est un de mes morceaux préférés, forcément beaucoup moins poignant sur scène en l’absence des cordes, mais ça me fait toujours quelque chose de l’entendre. Je crois que c’est là que j’ai plongé. Et je me suis laissée gagner par la transe. Il faut dire que les morceaux du nouvel album Carried to dust passent remarquablement bien sur scène (j’ai un faible pour The news about William joué en fin de concert). J’ai trouvé le set un peu plus surprenant que ce à quoi je m’attendais. Je leur suis reconnaissante d’une chose au moins : c’est la première fois, en dix ans, que je vois un concert où ils ne jouent ni Stray, ni Minas de cobre qui faisaient partie des incontournables. J’adore ces deux morceaux, ce sont deux des grands moments de The black light, mais il était temps qu’ils passent à autre chose. Il y a bien eu The crystal frontier qui est un autre incontournable en live, mais l’énergie et le souffle étaient là. Et j’ai repensé, comme toujours, à la toute première fois où j’ai entendu ce morceau sur scène. C’était au Trabendo en 2000. J’avais eu l’impression de vivre un moment de folie qui balayait tout sur son passage, conclusion parfaite d’un des concerts les plus intenses et les plus euphorisants que j’aie jamais vus. Je crois que je me suis résignée à ne plus jamais connaître l’extase de cette tournée-là. Je sais que je ne vivrai plus jamais ce moment où j’avais observé, totalement hypnotisée, le jeu de John Convertino pendant toute la durée d’un Fade hallucinant qui paraissait s’étirer à l’infini (une de leurs chansons les plus méconnues, mais une des plus belles à mon avis – j’en avais posté une vidéo dans une entrée précédente).

 

Mes photos seront demain sur le Cargo, et en attendant, je me repasse en musique de fond l’album Hot rail que je n’avais pas ressorti depuis longtemps. Il contient justement Fade, qui m’a encore donné la chair de poule tout à l’heure. Et le superbe Sonic wind. Et quelques instrumentaux magnifiques, notamment le génial Mid-town. Je crois que je vais passer à Feast of wire dans quelques minutes, ne serait-ce que pour réentendre Black heart et Sunken waltz joués hier. Il n’y a eu que ces deux-là, parmi mes morceaux préférés – mais ils ont de nouveau réussi à me surprendre. Et ça, c’est inestimable.

 

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Les 48h du Mans

 

L’énigme du jour : comment se fait-il que je me traîne comme un zombie alors que ça fait deux semaines que j’émerge quasi systématiquement deux heures après le déclenchement du réveil ? Dans ces périodes-là, il n’y a aucune solution qui marche, et c’est comme ça qu’on se retrouve à perdre les deux heures de la journée où l’on est le plus efficace – du coup, la journée de boulot commence mal. Il doit y avoir un rapport avec ce que j’appellerais l’humeur changeante des salons : le samedi matin, je me réveille toute guillerette à 6h ou 7h du mat pour filer à la gare et je suis toute contente de revoir les copains et de partir en vadrouille. Le dimanche soir, je m’endors dans le train au retour, je ne rêve que d’un week-end peinard où dormir dix ou douze heures d’affilée et j’ai même la flemme de rentrer chez moi en métro.

 

Ce week-end au Mans, c’était ma dernière grosse expédition Bragelonne. Avec dans les rôles principaux : Laurent Genefort qui était au programme des trois quarts des salons que j’ai faits cette année, Adriana Lorusso que j’avais surtout vue à Nancy, et Anne Guéro (moitié de l’auteur bicéphale Ange) qui commence la promo de son nouveau bouquin et qui va prendre le relais maintenant que je ralentis la promo des miens. Anne était d’ailleurs ma voisine de signature et ça m’a fait bien plaisir de pouvoir bavarder avec elle, vu qu’on s’est peu croisées cette année. On a un numéro d’« ennemies jurées de trente ans depuis trois ans » qu’on ressort de temps en temps (longue histoire), mais on n’a pas poussé très loin cette fois-ci. On a un peu le temps aussi de sympathiser avec deux auteurs jeunesse que je n’avais croisés que de loin ailleurs, Loïc Le Borgne et Carina Rozenfeld. Quelques photos de tout ce beau monde :


Anne moitié d’Ange incognito et Loïc Le Borgne en arrière-plan

Carina Rozenfeld, c’est écrit dessus

Laurent Genefort et Adriana Lorusso au travail


Anne fait la promo de son livre

Du coup, je contre-attaque :


 

Que dire du Mans sinon que la ville est très jolie, le salon très fréquenté, et que j’ai eu une forte impression de déjà vu en débarquant sur les lieux et en y croisant tout un tas de visages déjà aperçus au salon de Nancy. J’ai revu Elisabeth Barrière, ma voisine de table du Livre sur la place, entrevu Richard Bohringer, reconnu sur les stands des couvertures de livres déjà vues là-bas. C’était assez troublant, comme si on avait simplement changé le décor autour de nous. Et puis au Mans, on mange aussi très bien. Il y a un chouette restau africain nommé le « Baobab » où j’ai découvert entre autres les alocos (morceaux de bananes plantain frites). Pour l’anecdote, on venait d’évoquer divers gags de Gaston Lagaffe avec Anne quand on est arrivés devant le restaurant. Est-ce que la photo ci-dessous ne vous rappelle pas certain fauteuil inventé par Gaston ?

 

À ma grande surprise, vu que je lis peu en ce moment, je me suis retrouvée en train de commencer non pas un mais deux livres ce week-end. Après un dernier calva au bar de l’hôtel avec les collègues, je décide de lire les premières pages de Mystic river de Dennis Lehane avant extinction des feux, histoire de ne pas être trop crevée le lendemain. Et puis je me laisse happer et je décide d’aller jusqu’au bout du prologue – c’était la partie du film de Clint Eastwood que je me rappelais le mieux . Et hop, une demi-heure de sommeil en moins. Ce n’est rien de dire que c’est prenant, même quand on connaît déjà l’intrigue. J’aime beaucoup notamment la façon dont Lehane évoque l’aliénation de Dave, un gamin déjà paumé à la base, après son enlèvement par deux pédophiles. C’est juste, bien vu, efficace et pudique à la fois. J’ai hâte de lire la suite.

 

Rebelote le lendemain sur le stand de la librairie. Je décide de feuilleter Le grand pays, le nouveau livre d’Ange dont la couverture m’a tapé dans l’œil. Il faut dire qu’assortie à la nappe rouge, elle en jette encore plus. La première phrase m’intrigue : « À 11 heures, ils demandèrent à Malïn de se suicider ». Je m’enfile la première page dans la foulée. Une ou deux heures plus tard, j’ai englouti cinquante pages. J’ai lu un tiers du livre sur la journée entre deux signatures. J’irais jusqu’à dire que ça se lit vraiment très bien. Le tout début, notamment, est particulièrement prenant et joliment écrit. Et me voilà avec un livre de plus sur ma pile (déjà bien entamé, cela dit).

 

Et maintenant, la rubrique que vous attendiez tous impatiemment sans le savoir : le retour des autoportraits dans les chambres d’hôtel. Je ne pouvais pas y couper cette fois-ci. D’une part, je ne vais plus avoir beaucoup d’occasions dans les semaines qui viennent. D’autre part, je venais d’avoir une discussion sur le sujet avec Jesse Sykes après la session de mercredi au Père-Lachaise (voir entrée précédente), vu qu’elle fait la même chose quand elle loge à l’hôtel en tournée. Elle me disait qu’elle trouvait ça intéressant comme instantané d’un moment donné. De mon côté, je trouve assez ludique d’essayer de faire chaque fois quelque chose de différent à partir d’une même consigne de départ, même si les circonstances ne permettent pas souvent de faire des trucs plus originaux comme se photographier en double (cf salon de Nancy). Si ça intéresse des gens, la série se trouve sur Flickr.





(Vous aurez bien sûr reconnu le couvre-lit caractéristique des hôtels Ibis.)
 

Toujours à propos de photos, si je trouve le temps, je vais essayer cette semaine de remettre à jour deux pages de mon site : l’album photos des signatures et salons, et la collection de T-shirts. C’est pas gagné.

 

Prochaine signature : samedi prochain à Reims. Ça se passera à la librairie « Au comptoir des rêves » (6, rue du Barbâtre) avec aussi Claude Mamier. De 15h à 17h, lecture d’extraits de nouvelles par Julien le libraire, Claudio et moi-même suivie d’une dédicace. J’ai choisi un extrait de « La cité travestie » et un autre de « Mémoire des herbes aromatiques » et il devrait y en avoir un troisième en ce qui me concerne. A 18h, Claudio donnera également un spectacle de contes inspiré par les écrits de Neil Gaiman. Je l’avais entendu il y a quelques années réciter sous forme de conte le « Dream of a thousand cats » tiré de Sandman et le résultat était très chouette. Venez nombreux, etc, etc.
 

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