Blog : mai 2011

There’s always something in the air

Y a-t-il meilleur moyen de fêter l’ablation de deux points de suture un peu pénibles, et ma liberté de mouvement retrouvée, que d’aller danser, chahuter et pogoter à un concert de dEUS en compagnie de copines tout aussi fans ? J’ai un peu décroché des albums du « meilleur groupe belge du monde » depuis Pocket revolution, mais la bande à Tom Barman reste un fabuleux groupe de scène, de ceux qui savent happer le public pour mieux le déchaîner. Le concert à la Flèche d’Or ressemblait à un best-of de dEUS. Tous mes morceaux préférés y sont passés : Fell off the floor man qui me met systématiquement en transe, For the roses, Theme from Turnpike, Instant Street, Morticiachair, Little arithmetics et l’incontournable Suds & Soda.

 

 

 

 

Un autre grand moment pour moi a été de réentendre Sun Ra en live. Lors de mon concert de dEUS précédent, qui remonte à quelques années, j’avais décroché quelques secondes en entendant Tom Barman répéter « Here comes, here comes the night train ». Je venais d’avoir l’image d’un genre de train fantôme qui s’appellerait le « train de nuit ». Ceux qui ont lu Notre-Dame-aux-Ecailles reconnaîtront la nouvelle qui est née de cette image. Je regrette qu’ils n’aient pas conclu le concert par Serpentine comme l’annonçait la setlist, ça aurait bouclé la boucle – c’est en partie de là que venait le nom de ma boutique de tatouage.

 

dEUS sur scène, c’est grand, c’est fort, ça défoule et ça fait un bien fou.

 

Le lendemain, bouclage de valises pour cause d’Imaginales d’Epinal. J’y serai de vendredi midi à dimanche soir, et mon programme de tables rondes est le suivant :

 

– Vendredi à 15h : « Le fantastique » avec Anne Fakhouri, Sire Cédric, Sophie Loubière, Loïc Le Borgne et Jacques Sadoul.

 

– Vendredi à 17h :  « Work in progress – Blogs, Twitter et autres » avec Emmanuel Chastellière, Lionel Davoust et Maïa Mazaurette.

 

– Samedi à 16h : « Les coups de coeur du festival, que sont-ils devenus ? » avec Jérôme Camut, Jean-Philippe Jaworski et Sire Cédric.

 

– Dimanche à 17h : « Lectures à haute voix, par les auteurs ou en leur présence » avec Francis Berthelot, Ellen Kushner et Jean-Philippe Jaworski.

 

Je serai sans doute également présente le samedi à la remise du prix Imaginales, puisque Kadath y recevra le prix spécial. (Insérer danse de la joie sur un air de dEUS.) Et pendant les dédicaces du samedi et du dimanche, comme je l’avais annoncé, je présenterai le recueil de Lisa Tuttle Ainsi naissent les fantômes en même temps que mes propres livres.

 

 

 

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Des insectes et des bisons

 

Une loi universelle veut qu’on découvre toujours l’existence de petites merveilles à deux pas de chez soi grâce à des touristes ou à des gens venus de loin. De New York, en l’occurrence. J’étais passée un soir devant le splendide manège steampunk hébergé au 104 mais j’en avais oublié l’existence depuis. Et surtout, je n’avais pas compris qu’on pouvait y monter. Le hasard a voulu que les adorables Ellen Kushner et Delia Sherman, de passage à Paris avant les Imaginales, et avec qui j’avais un peu gardé contact après une rencontre chez Scylla et aux Utopiales il y a trois ans, aient eu l’intention d’aller y faire un tour.

 

Eh ben y a pas à dire : le grand trip régressif où l’on s’éclate comme des gosses en pilotant un bison mécanique ou un poisson géant, c’est beaucoup plus drôle à plusieurs.

 

 

 

 

La veille, retour d’un passage éclair à Toulouse. Douze heures de train en deux jours, une nouvelle retravaillée pendant le trajet, deux livres lus (Narcogenèse d’Anne Fakhouri et Homo erectus de Tonino Benacquista), un restau avec des amis et collègues qui se réunissaient justement vendredi, une pause en bonne compagnie sur les bords de la Garonne, un salon de jeux de rôle organisé par une équipe étudiante hyper motivée, un accueil très chaleureux et une heure d’échanges intéressants pendant la rencontre. C’est ce que j’appelle un week-end bien rempli. Un grand merci à Marine, à Simon pour avoir joué les intermédiaires, et à tous les autres.

 

 

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The Doctor, Dalek Slayer

Dédié à tous les fans du Docteur et de la Tueuse qui passent par ici :

 

 

En cherchant dans les liens associés, vous trouverez aussi une version avec David Tennant.
Je profite de cette minute geek pour signaler deux interviews récentes :
L’une, en trois parties, sur le blog des Plumes Asthmatiques ;

 

L’autre sur le blog de Gromovar, grand amateur de Serpentine qui m’a posé quelques questions suite à sa lecture de Notre-Dame-aux-Ecailles ;

 

… et rappeler que je serai ce samedi à Toulouse où je participerai à une rencontre dans le cadre de la convention Grimoire, vers midi.
(Et pendant ce temps, au neuvième jour sans sport, les effets de manque commencent à se faire sérieusement ressentir.)

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Cinq geeks à la mer

La geekette en moi a le trac : dans moins d’un mois, elle passe à la télé. Un documentaire au titre éloquent, Fantasy Stars : auteurs de fantasy et gamers, sera diffusé à partir du 6 juin sur la chaîne Nolife, ainsi que sur le site de la chaîne. J’y apparaîtrai en compagnie de Fabrice Colin, David Calvo, Mathieu Gaborit et Laurent Genefort. Les questions portaient à la fois sur la fantasy et ses définitions, sur l’évolution du jeu vidéo et sur nos meilleurs souvenirs de jeu. Le hasard du timing ayant voulu que le tournage ait lieu alors que je venais à peine de récupérer ma PS3, je n’aurai pas pu parler des claques qu’on été Heavy Rain et surtout Silent Hill. À la place, vous aurez droit à World of Warcraft, L’Arche du Capitaine Blood et autres jeux sur Amstrad.

 

Petit bonheur du week-end, au retour d’une belle journée aux Futuriales d’Aulnay-sous-Bois : le très attendu épisode de Dr Who scénarisé par Neil Gaiman, « The Doctor’s Wife », est une petite merveille. Typiquement un de ces épisodes dont on hésite à parler en détail pour ne pas gâcher la surprise des autres. Disons simplement qu’il y avait une idée très simple et très belle à laquelle personne n’avait pensé – vous en rêviez, Neil Gaiman l’a fait. C’est du pur Dr Who et du pur Gaiman à la fois, avec plein de jolies répliques et de moments poétiques.

 

Et pendant ce temps, retour de vieilles questions existentielles : pourquoi suffit-il d’une nouvelle qui refuse de se laisser retravailler pour réveiller la peur de ne plus jamais réussir à écrire ? Je continue à retravailler la nouvelle commencée en février mais il y a longtemps qu’un texte ne m’avait pas donné autant de mal. Je finirai par avoir le dessus – enfin je l’espère – mais ça soulève pas mal de questions. Je m’interroge beaucoup notamment sur le rapport entre l’évolution d’une personne et celle de son écriture. Je suis de plus en plus persuadée que l’on n’est réellement plus la même personne d’une année sur l’autre. Partant de là, de quelle manière évolue l’écriture ? Je finirai peut-être par trouver la réponse un jour. En attendant, je réfléchis à des moyens de faire exister ce texte-là. Chaque chose en son temps.

 

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Des lectures, des aiguilles et des guitares

 

Pour ceux qui n’ont pu assister à la récente soirée de lancement d’Ainsi naissent les fantômes de Lisa Tuttle chez Scylla, et qui souhaiteraient feuilleter le livre pour s’en faire une idée avant de le commander, sachez qu’il commence à être disponible dans différents points de vente : la librairie Les Quatre Chemins à Lille, la librairie Sauramps à Montpellier, et pour les Parisiens, L’Antre-Monde et le Virgin des Champs-Elysées. Il devrait y en avoir également des exemplaires disponibles le samedi et le dimanche aux Imaginales d’Epinal. Les Imaginales où sera remis le prix du même nom, pour lequel Kadath est finaliste dans la catégorie « Prix spécial ». Il est également finaliste du Grand Prix de l’Imaginaire remis début juin, dans la même catégorie. Croisons les doigts et les tentacules.

 

Sur une note plus personnelle, ceux qui me connaissent de plus ou moins longue date ricaneront en apprenant qu’au moment de me faire retirer un petit angiome sur l’abdomen en clinique dermato, nonobstant ma quasi-phobie des aiguilles, du médical et la perspective de la piqûre d’anesthésie et des points de suture, ma principale contrariété aura été de me voir priver de sport pour un mois. Ne dirait-on pas qu’on change en vieillissant, et pas toujours comme on s’y attendrait. C’est qu’une fois lancé, on prend goût à la séance de piscine hebdomadaire et aux exercices de muscu devant Dr Who ou Game of Thrones. D’accord pour arrêter la piscine, mais les exercices avec mini-haltères, c’est peut-être négociable quand même ? (Et là, je vois mon moi non-sportif d’il y a dix ans qui me regarde et qui ricane.)

 

Dans la foulée, réveillée à trois heures du matin par la cicatrice qui tiraillait un peu, j’en ai profité pour terminer Mrs Dalloway acheté à Londres et lu par petits bouts ces trois dernières semaines. J’ai toujours eu l’intuition que Virginia Woolf était un auteur pour moi, mais je n’avais jamais osé me lancer. Je ne prétendrai pas avoir tout compris à Mrs Dalloway : ça reste une lecture exigeante par ses choix stylistiques. Mais le fameux stream of consciousness qui nous balade dans les pensées des différents protagonistes est un sacré tour de force. Je me suis régulièrement demandé en cours de lecture comment il était possible, concrètement, de planifier un roman pareil. Je suis passée à côté d’une grande partie du livre, faute d’avoir la concentration nécessaire, mais il m’a fait la même impression que The Waste Land de T.S. Eliot lu récemment : celui d’une œuvre qu’on peut également apprécier en y piochant des bribes sans forcément appréhender l’ensemble. De temps à autre, on tombe sur une phrase, une métaphore, qui dit quelque chose qu’on n’avait jamais vu décrit avec une telle justesse. L’intrigue est banale, en somme : une journée dans l’existence de personnages ordinaires. Mais la manière d’explorer ces existences l’est nettement moins. C’est un de ces romans qui vous donnent par moments l’impression de toucher du doigt à l’essence de l’expérience humaine, et d’y être soi-même relié. L’impression aussi, plus confuse, de comprendre plus de choses sur le(s) fonctionnement(s) de l’être humain qu’on n’en avait conscience. J’avais le sentiment à certains moments que je n’aurais pas reçu ce roman de la même manière il y a encore deux ans, parce que je n’étais pas la même personne et que je n’y aurais pas entendu les mêmes choses. L’effet est assez troublant. Je vais attendre un peu avant de poursuivre mon exploration des livres de Virginia Woolf, mais je comprends maintenant pourquoi on la considère comme un grand écrivain.

 

Et maintenant, par quoi enchaîner ? Le dernier Tonino Benacquista ou la relecture de Dix petits nègres (par la faute du Docteur, évidemment) ? J’aurai justement douze heures de train à meubler la semaine prochaine, pour me rendre au salon « Le Grimoire » à Toulouse où je participerai à une rencontre le samedi midi.

 

 

 

Côté musique, quelques photos de concert sur le Cargo : cette fois, c’est Jesse Sykes & The Sweet Hereafter, souvent nettement meilleurs sur disque que sur scène – mais pas cette fois. Les chansons les plus aériennes de l’album Like, love, lust and the open halls of the soul passent parfois mal la barrière de la scène, faute d’être interprétées avec la subtilité nécessaire, mais le récent Marble son, avec ses guitares hypnotiques et sa construction en montagnes russes, semble taillé pour être joué en live. C’était court mais puissant à souhait.

 

 

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