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Écrire le genre

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Tout a commencé par une discussion sur Facebook, sans doute autour d’une série télé, comme ça se produit souvent. Et plus précisément, autour de la représentation des personnages féminins. Sujet pour lequel se passionne Célia Deiana (dont vous pouvez lire les nouvelles au sommet de diverses anthologies), ce qui l’a poussée à rédiger plusieurs articles de blog autour de cette vaste question. Le premier consacré à la défense du personnage de Sansa Stark de Game of Thrones, vision que j’ai trouvée très pertinente bien que j’aie lâché la série au début de sa deuxième saison. Le suivant, à la figure emblématique d’Ellen Ripley dans la série des Alien.

 

Et puis un dimanche, de fil en aiguille, Célia me propose de développer pour son blog un article sur mon rapport à la création de personnages féminins. Je commence par répondre que je n’y ai jamais réfléchi, que je ne suis pas sûre de savoir en parler, que ça touche à trop de choses à la fois. Quelques heures plus tard, cet article était né. Un grand merci à Célia pour ces échanges et pour son invitation.

 

(Photo non contractuelle, mais Orphan Black est une mine de personnages féminins très réussis et loin des stéréotypes.)

 

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Art Corvus

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Bien que l’envie soit restée présente depuis treize ans (en témoigne ma fascination pour ceux des autres), j’ai longtemps répété que je ne voulais pas d’un deuxième tatouage, qui retirerait à la symbolique du premier. Jusqu’au jour où ma petite salamandre tribale de 2001 n’a plus suffi à me représenter. J’avais trop changé entre-temps et la salamandre seule était devenu, sinon obsolète, disons incomplète. Comme une parenthèse ouverte qui s’était refermée entre-temps et qu’il fallait marquer à son tour.

 

L’envie de marquer cette nouvelle page tournée s’est précisée l’an dernier, mais le motif exact m’échappait. Jusqu’à ce séjour à Houston où les moments liés aux oiseaux se multipliaient, à commencer par les pauses lecture dans ce coffee shop où les blackbirds guettaient le départ des clients pour se jeter sur leurs assiettes et picorer les restes. Et cette visite chez un antiquaire où une bague en forme de peyote bird indien m’avait fascinée. Soudain, c’est devenu une évidence : ce serait un oiseau, et partant de là, ça ne pouvait être qu’un corbeau.

 

Quelques mois plus tard, sans avoir assez réfléchi, je commençais par frapper à la mauvaise porte et faire confiance à la mauvaise personne, pour tout annuler deux jours avant le rendez-vous en découvrant, un peu effarée, le motif qu’on me proposait. Il a fallu qu’une tatouée mieux renseignée me mette sur la piste de divers tatoueurs au style personnel très marqué, de ceux qu’on peut réellement qualifier d’artistes. J’ai découvert des possibilités infinies que je ne soupçonnais pas, et repéré quelques noms dont le style me parlait : Dodie, Aurélio ou encore Maud Dardeau. Mais je revenais constamment sur la page Facebook d’Art Corpus. Un album en particulier m’avait tapé dans l’œil : celui de Nils au style proche de la BD, dont quelques pièces m’avaient vraiment soufflée. Soudain mon projet de corbeau, que je voyais au départ petit et stylisé, commençait à muter. Je me prenais à rêver de l’imaginer dessiné avec cette griffe-là, ces ombres-là.

 

Le hasard a voulu que je prenne mon rendez-vous au moment où mon recueil Serpentine fêtait ses dix ans. J’ai reparcouru la nouvelle-titre en m’étonnant de la trouver assez fidèle aux questionnements et aux étapes par lesquels j’étais en train de repasser. Deux mois plus tard, me voilà qui descends dans le sous-sol d’Art Corpus. Pendant toute la séance, j’avais sous les yeux un mur où étaient accrochés des dizaines de croquis de tatouages de Nils, parmi lesquels figuraient ceux que j’avais tellement regardés ces dernières semaines. Ce papillon fait de rouages, ces crânes entourés d’autres papillons, cette faucheuse, cette clé stylisée…  À mi-chemin de la séance, quelqu’un a eu la divine idée de lancer le Kicking against the pricks de Nick Cave en fond sonore, album que j’écoute peu ces jours-ci mais pour lequel je garde une grande tendresse. Je me rappelle avoir serré les dents sur Long black veil tandis qu’on attaquait les parties les plus sensibles, jubilé pendant Sleeping Annaleah qui m’est resté en tête depuis et éprouvé une indescriptible euphorie tandis que le tatouage se terminait aux dernières notes de The carnival is over.

 

Je sais d’expérience qu’on garde un souvenir extrêmement précis d’une séance de tatouage. Une fois le stress évacué, restent des images et des sensations, le rapport à la douleur (nettement supportable mais pas négligeable pour autant), la conscience de franchir une étape sans retour, le rapport de confiance qu’on noue avec le tatoueur auquel on soumet sa peau. Je suis reconnaissante à Nils d’avoir tiré le motif vers l’idée d’une pièce plus grande, que je n’aurais sans doute pas osé tenter de moi-même mais qui est avec le recul une évidence absolue. Tout comme je sais que j’ai choisi exactement le tatoueur que je cherchais, celui qui a su mettre en forme mes idées encore floues et me mettre ensuite en confiance.

 

Reste maintenant à franchir l’étape cruciale de la cicatrisation, puis à voir comment il vieillira. Mais quarante-huit heures plus tard, je me demande déjà comment j’ai pu vivre si longtemps avec le bras si nu.

 

 

 

 

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De choses et d’autres

Quelques nouvelles passées à travers les mailles du filet des mises à jour ces derniers temps. Une première parution de nouvelle pour 2013, déjà. Elle s’intitule « Trois renards » et paraîtra en mai chez ActuSF dans une anthologie consacrée aux anciens coups de cœur des Imaginales. Les Imaginales où je serai d’ailleurs présente cette année, ainsi qu’à Zone Franche, à Bagneux, en février. Une préface, également, rédigée pour l’excellent recueil de Léo Henry Le Diable est au piano, paru tout récemment chez La Volte, dix ans après celle que Léo m’avait demandée pour Les Cahiers du labyrinthe. Dix ans, déjà. À se demander où ils ont bien pu passer.

 

Je devrais également pouvoir annoncer sous peu, dans un tout autre domaine, ma toute première expo photo. J’en trépigne d’avance. J’en stresse un peu d’avance, aussi.

Nouvelle beaucoup moins drôle : pic de fréquentation inattendu sur ce blog depuis quelques jours, lié à des recherches autour de Dylan Pelot, le fils de Pierre Pelot, que j’avais autrefois mentionné en ces pages pour annoncer une exposition. Dylan qui a trouvé la mort la semaine dernière, à 44 ans, suite à une rupture d’anévrisme. Un joyeux cinglé comme on les aime, que je connaissais peu mais que j’appréciais énormément. Je n’ai pas forcément envie d’en parler plus en détail ici, n’étant pas très à l’aise (et de moins en moins) avec les hommages funèbres. Mais je n’ai vraiment pas envie d’en rire, non plus.

Sur une note plus légère : en parallèle des photos de concerts dont je parlais l’autre jour, je me remets aussi aux interviews, exercice pas toujours évident mais souvent passionnant. Je viens d’en publier deux coup sur coup, et j’en prévois au moins une troisième cette année courant mars, avec un musicien que je suis depuis longtemps et que j’admire beaucoup. Deux rencontres, donc, avec des artistes dont la musique m’a fait l’effet d’une claque, chacune pour des raisons différentes. La première s’appelle Liesa Van der Aa et je vous ai déjà dit ici tout le bien que je pensais de son album Troops et du concert hallucinant qu’elle a donné dimanche dernier au festival Mo’Fo. La seconde s’appelle Robi, je l’ai découverte par des concerts impressionnants avant de tourner en boucle, ces deux derniers mois, sur l’album  L’hiver et la joie qui sort le 4 février. Deux belles rencontres et deux albums à l’écoute desquels, pour moi en tout cas, l’interview s’imposait comme une évidence.

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Leçon de rock’n’roll

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Pas d’Utopiales pour moi cette fois-ci, la faute à une fin d’année un peu chargée. Plus que deux mois pour boucler la traduction de The Way of Kings de Brandon Sanderson (mille pages, un kilo cinq), et le temps passera vite. Outre des rencontres scolaires, je participerai en revanche à deux salons d’ici la fin de l’année. Celui de Sèvres le 8 décembre, mais aussi celui de l’Autre Livre à Paris le 17 novembre, où je représenterai les éditions Dystopia avec Yves et Ada Rémy.

Dystopia qui organise d’ailleurs le 13 novembre une nouvelle édition de ses Dystopiales à la librairie Charybde, avec du beau monde : Robert Charles Wilson, Norman Spinrad, Stéphane Beauverger, Laurent Genefort, Thomas Day, Manchu, Tarik Noui, Yves et Ada Rémy. Presque un an jour pour jour après cette première édition dont je garde un souvenir ébloui et qui avait permis de faire venir Lisa Tuttle pour sa toute première signature en France.

Intermède musical : il y avait longtemps que je n’avais pas parlé ici d’Amanda Palmer. Si je suis sortie de la phase où j’écoutais en boucle ses albums et ceux des Dresden Dolls (j’ai même eu un peu de mal, jusqu’au concert récent, à entrer pleinement dans Theatre is evil), le personnage me fascine toujours autant. Par sa créativité insensée, son lien très fort avec son public, mais aussi parce que j’aime l’idée que des fans encore jeunes soient exposés au genre de valeurs qu’elle véhicule. D’une fois sur l’autre, j’oublie ce que c’est de se trouver dans le même espace qu’elle, que ce soit une salle de concert ou une chambre d’hôtel pour une interview. Et puis quand ça se produit, je me rappelle d’un seul coup et je rentre chez moi avec un sourire jusqu’aux oreilles. En l’espace de deux semaines, je l’aurai vue assurer une session Cargo particulièrement rock’n’roll dans un espace minuscule, martelant son clavier comme une folle furieuse, puis assurer un concert extraordinaire à la Maroquinerie malgré une extinction de voix, en impliquant le public (notamment à travers un karaoké improvisé) et en nous donnant l’impression de participer à un moment réellement unique. Plus je vois cette tornade sur scène, plus elle m’impose le respect. Les images ci-dessous devraient vous donner une idée du phénomène. Pour ceux qui se poseraient la question, c’est bien votre matelote hilare que vous apercevez en train de contribuer à régler un proiblème d’ampli.

(À signaler aussi cette vidéo qui résume bien l’ambiance à part de ce concert sans voix de la Maroquinerie, les belles photos de l’indispensable René-Marc Dolhen, ma chronique détaillée du concert, le reste de la session Cargo où elle interprète le sublime Trout Heart Replica, et les photos que j’ai prises à cette occasion).

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Rentrée en numérique

Comment laisse-t-on un blog se taire pendant pas loin de deux mois ? Par flemme ou manque de temps, parce qu’il y a trop de choses à raconter ou pas assez, mais aucune d’indispensable. Embarras du choix, pourquoi mentionner tel événement plutôt que tel autre, pourquoi parler de L’Emprise plutôt que de Kairo (ma quête du film fantastique parfait se poursuit et les Japonais sont très forts en la matière), parler ou ne pas parler de tel album écouté, du temps passé sur The Secret World (l’opinion qu’on se fait d’un MMORPG varie beaucoup avec la pratique, mais celui-ci est éminemment sympathique et original), d’autres sujets plus importants ou plus insignifiants.

Et puis, de temps en temps, ça fait simplement du bien de tout éteindre, de couper le Net, de passer un mois d’août studieux à plancher au calme sur une énorme traduction (les mille pages de The Way of Kings de Brandon Sanderson dont je viens de boucler le premier jet). Profiter un peu du ralentissement général avant la frénésie de la rentrée, que je supporte de moins en moins. Et se rendre compte, un peu incrédule, qu’on vient de passer le cap des dix ans de traduction en indépendante.

Je sors le périscope pour annoncer quelques actus. Côté numérique, tout d’abord : Bragelonne continue la publication de mes nouvelles à la pièce, avec cette fois « Nous reprendre à la route » et « Matilda ». Deux des nouvelles que je tenais vraiment à voir sortir en numérique. Deux histoires axées sur un décor et une situation : pour l’une, une aire d’autoroute à la nuit tombée, pour l’autre, un concert où une jeune fan voit pour la première fois son idole sur scène. Trois autres nouvelles sont disponibles dans la même collection : « Serpentine », « Mardi gras » et « Villa Rosalie ». Côté salons, je participerai le 7 octobre à celui de Nieppe, près d’Armentières, puis en décembre au salon de Sèvres. C’est tout ce que je peux annoncer pour l’instant.

Vous aurez donc coupé, pendant ces deux mois, à toutes sortes de considérations musicales. Le hasard des découvertes et des rencontres fait que j’ai rarement autant écouté d’artistes français que cette année. Trois de mes coups de cœur de 2012 sont dus à des compatriotes : le splendide Vers les lueurs de Dominique A, l’attachante Fabrique de Maud Lübeck, et le très beau Songs of gold and shadow de Cleo T. (pas encore sorti officiellement chez nous mais déjà en écoute sur Bandcamp). D’un peu plus loin, j’aurai aussi écouté Mina Tindle, Lidwine ou encore Edward Barrow. Et puis, il y a quelques mois, nouvelle découverte en forme de grosse claque. Lors de la semaine où le Cargo s’est intéressé au projet Playing Carver dont j’avais parlé ici, le bassiste Jeff Hallam, qui joue également avec Dominique A, mentionne une session à laquelle il déjà participé pour le Cargo. Avec une chanteuse du nom de Robi, nous dit-il. Dans les jours qui viennent, je tourne en boucle sur les deux morceaux de la session et tout ce qui me tombe sous la main. Deux concerts ébouriffants et une interview plus tard, je crois que j’ai trouvé l’un des albums que j’attends le plus impatiemment pour 2013.

 

 

 

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